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Le braqueur prend trois balles, le médecin prend six mois
Publié le 02 juillet 2008 par Le Petit DocteurDrôle d'histoire rapportée par la presse nordiste. (1+2)
Mais que se passe t-il au tribunal de Lille ?
Après l'histoire de l'annulation de mariage le mois dernier.
On apprend qu'un médecin a été condamné au motif de « soustraction d'un criminel à l'arrestation et aux recherches. »
Il avait dans des conditions difficiles extrait une balle du thorax d'un braqueur de fourgon.
Le "toubib", comme on dit dans les films de gangster avec Lino Ventura, , a été dénoncé à la police suite à des renseignements anonymes.
Il a pris bien malgré lui 6 mois de sursis et 5000 euros d'amendes.
Une des bases de la déontologie médicale impose pourtant le secret et une pratique des soins sans distinction.
Article 4 du Code de Déontologie (article R.4127-4 du code de la santé publique)
Le secret professionnel, institué dans l'intérêt des patients, s'impose à tout médecin dans les conditions établies par la loi.
Le secret couvre tout ce qui est venu à la connaissance du médecin dans l'exercice de sa profession, c'est-à-dire non seulement ce qui lui a été confié, mais aussi ce qu'il a vu, entendu ou compris.
De très ancienne tradition, le secret médical reste un des piliers de l'exercice de la médecine contemporaine. En effet, « il n’y a pas de soins sans confidences, de confidences sans confiance, de confiance sans secret ». Le médecin ne doit rien révéler de ce qu’il a connu ou appris sur son patient.
Le secret est un devoir du médecin.
Article 7 (article R.4127-7 du code de la santé publique)
Le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient leur origine, leurs moeurs et leur situation de famille, leur appartenance ou leur non-appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu'il peut éprouver à leur égard.
Il doit leur apporter son concours en toutes circonstances.
Il ne doit jamais se départir d'une attitude correcte et attentive envers la personne examinée.
Le confrère a fait appel.
Affaire à suivre.
Témoignage sur Europe1