C’est tout pour Moi // De Nawell Madani et Ludovic Colbeau-Justin. Avec Nawell Madani et François Berléand.
Les fans du Jamel Comedy Club vont sûrement reconnaître Nawell Madani, cette humoriste belge qui a été dévoilée en 2012. C’est tout pour Moi s’inspire alors de sa propre vie, de ce qu’elle a vécu tout en apportant des petites touches supplémentaires pour pouvoir aussi en faire un joli film. Ce qui fait avant tout le charme de cette petite comédie pleine d’humour et de folie joviale, c’est le personnage principal. Lila est touchante, drôle, elle a tout pour elle et ses galères sont justement l’un des trucs les plus intéressants. On sent que C’est tout pour Moi mise alors entre la comédie de seconde zone et l’autobiographie/biopic tout en prenant pour tableau de fond, le milieu social actuel et la société dans laquelle nous vivons pour en dénoncer certains problèmes. C’est aussi un hymne aux rêves et au fait de devoir toujours croire en ses rêves afin de tout mettre en oeuvre pour les réaliser. Les dialogues sont alors forts et percutants, alors que le récit s’enchaîne et ne laisse jamais de moment de répit au spectateur qui ne s’ennuie donc jamais. Le charisme de Nawell Madani joue beaucoup et je comprends donc le choix des producteurs de la mettre dans le rôle principal alors qu’au départ elle voulait juste rester à l’écriture et la réalisation de ce film.
Depuis toute petite, Lila veut devenir danseuse, n’en déplaise à son père.
Elle débarque à Paris pour réaliser son rêve…
Mais de galères en désillusions, elle découvre la réalité d’un monde qui n’est pas prêt à lui ouvrir ses portes.
A force d’y croire, Lila se lance dans une carrière d’humoriste.
Elle n’a plus qu’une idée en tête : voir son nom en haut de l’affiche, et surtout retrouver la fierté de son père.
On a un film qui tient donc plutôt bien la route et ne laisse jamais tomber son spectateur. Bien au contraire, le film l’embarque dans une culture, celle du stand-up, que l’on ne connaît pas forcément. C’est un film d’apprentissage, un peu comme Le Brio sorti dans la même période que C’est tout pour Moi. Le personnage de Lila est alors survitaminé et a tellement la pèche que cela en devient communicatif. On sort de ce film avec la banane et l’envie de réaliser ses propres rêves. C’est frais et l’on sent que Nawell Madani est sincère dans ce qu’elle nous raconte. Son personnage devient alors aussi attachant et son destin, parfois semé d’embuche, n’est qu’un parcours initiatique pour démontrer qu’il ne faut jamais baisser les bras, même quand on pense que l’on a atteint le plus bas de sa propre existence. Les quelques défauts du film sont donc rapidement effacés par la générosité du film et des personnages que l’on nous propose. Même François Berléand en coach et metteur en scène prouve à quel point il est bon dans ce genre de rôle, un peu comme un Luchini aurait pu l’être aussi d’ailleurs. Il y a des influences aussi, bien senties (Billy Elliot, Rocky, etc.) qui donnent la pèche au film jusqu’à la scène finale.
Note : 7/10. En bref, un film jovial et communicatif.