"Cela fait plus de trente ans que demain il sera trop tard, et rien ne change", lisait-on dans Le Monde.
Le développement durable, ça ne remonte pas à hier. Cela fait plus de soixante-dix ans que l'on a pris conscience du danger que l'homme court. Après guerre, c'était la peur du totalitarisme, et accessoirement de la bombe atomique. Puis, début 70, c'est la croissance qui est en cause. Ce qui n'a rien de neuf, puisque c'est déjà la thèse de Malthus. Ensuite arrive l'effet de serre.
Depuis 70 ans, on croit que la science peut résoudre le problème. Après guerre, il y a eu la systémique. (En ces temps toute la science était systémique.) On a pensé mettre au point une science des sociétés. Etrangement, le travail des géants de la science d'après guerre a été enterré. Aujourd'hui on ne parle plus que d'économie, de psychologie et de neurosciences. Le monde est devenu individualiste, et sa science avec lui.
Pourquoi, alors, rien de significatif n'arrive-t-il ? Peut-être parce que le développement durable ne préoccupe que les élites. Si les dites élites se préoccupaient de ce qui compte pour le reste de la population, peut-être alors accoucheraient-elles d'un changement qui a des chances de se réaliser ?