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Pratiques visuelles décoloniales : créer, se montrer.

Publié le 17 décembre 2017 par Aicasc @aica_sc

Appels à contribution

Pratiques visuelles décoloniales : créer, se montrer.

Présentation du groupe de recherche : Minoritart
Le groupe de recherche Minoritart est animé par le doctorant en Études et Pratiques des Arts Eddy Firmin, par Catherine Cosaque, qui étudie les pratiques touristiques, notamment en contexte postcolonial et par l’artiste et docteur en Études et Pratiques des Arts Fred Laforge. La traduction des textes (anglais) est effectuée par la bachelor en Politiques et Arts, Sarah Tchou. Ensemble, nous formons le comité de lecture et de rédaction de l’espace arts du Réseau d’Études Décoloniales.

Contexte et diffusion des textes
L’espace francophone s’est récemment ouvert à la pensée décoloniale. La revue CAL 621 ou plus récemment l’ouvrage, « Penser l’envers obscur de la modernité » (2014)2 , sous la direction de Claude Bourguignon Rougier, Philipe Colin et Ramòn Grosfoguel participent d’une révolution de la pensée qui aujourd’hui connecte les continents. Depuis deux ans, l’équipe inter universitaire du Réseau d’Études Décoloniales diffuse une part de ses recherches sur son site (http://reseaudecolonial.org/). C’est dans le cadre de cette diffusion que s’ouvre un nouveau pôle de recherche dédié aux pratiques artistiques
décoloniales.

Qu’est-ce que la pensée décoloniale ?
Au tournant du XXIème siècle émerge un nouveau champ de recherche, les études décoloniales. Ces dernières interrogent, entre autres choses, le fait que les savoirs propres à l’Europe puis à l’occident se sont constitués en un modèle « universel » et supposé valide pour tous. Désignée sous le terme de « colonialité des savoirs », cette posture dominante invalide ou rejette les savoirs formés par les peuples colonisés (pensée magique, sensible, non rationnelle, simpliste etc., font le jeu de cette subalternisation).
Ainsi, les structures scolaires et universitaires n’ont permis un accès aux connaissances que depuis des paradigmes définis par l’occident. Dans un même temps, elles ont été des vecteurs de normalisation empêchant les individus (intellectuels, artistes, société civile) de se penser en dehors de cette matrice. Pour citer Annibal Quijano (1992), cette ambition d’atteindre la validité universelle, « établit avec les autres cultures des relations qui paralysent tout développement réel 3 ».
En lieu et place d’une stérile posture d’affrontement des philosophies des savoirs, les études décoloniales concentrent leurs efforts sur une posture frontalière. Le projet est de rééquilibrer les rapports pouvoirs/savoirs pour l’invention d’une alter-modernité, c’est-à-dire une modernité « pluriverselle » où les politiques des savoirs des peuples colonisés participeraient activement aux transformations politiques, sociales et culturelles du monde globalisé de demain.

« Pratiques visuelles décoloniales : créer, se montrer ».
Depuis, Estéticas Décoloniales, au MAMBO (Musée d’Art contemporain de Bogota) en 2010, la pensée décoloniale a fait des arts visuels l’un de ses grands chantiers. La notion de « corpo politique des savoirs » en est l’axe central. En peu de mots, cette posture face au savoir entrevoit le corps comme support de savoirs dans les cultures dites « orales », au même titre que le papier et les signes abstraits sont ceux des cultures dites « scripturales ». Les cultures qui pour une raison ou une autre ont fait le choix de garder ces logiques de savoirs axés sur le corps ne sont pas pour autant primitives. Elles vivent d’autres formes de modernités (des changements contemporains dans la réinvention et l’invention de leurs savoirs). Comme tout praticien, l’artiste héritier de ces cultures est aux prises avec un savoir enroulé dans le corps (les cinq sens et leurs parts d’indicible).
Néanmoins son expérience est singulière, en cela qu’il fait peut-être face à une forme de colonisation de ses sens. En effet, sa pratique est pour une grande part formatée par un enseignement en école d’art ainsi que par les codes tacites issus du socle potentiellement « universalisant » de l’art contemporain.
Ainsi, comment créer, montrer une pratique émancipée et/ou frontalière quand les codes présidant au partage d’un sensible séculaire (cadre tacite et collectif définissant le «faire art» d’une culture) sont subalternisés et/ou raturé? Cette question liminaire posée
aux chercheurs, artistes, critiques et historiens d’art caribéen, autochtone et québécois se décompose en deux questionnements axés sur l’expérience de terrain et le témoignage.
La première est ouverte à tous et la seconde s’adresse tout particulièrement aux artistes.
– Existe-t-il une pratique visuelle décoloniale dans l’espace francophone (Québec,Antilles françaises, Caraïbes, Réunion et France hexagonales) ?
– À quelle logique décoloniale répond votre pratique ? En d’autres termes comment interrogez-vous la colonisation de vos sens et/ou à quel savoir ancestral faites vous appel pour créer (méthode, gestuelle, refus de précepte, etc.).Il vous est fortement conseillé d’accompagner les textes d’images et/ou d’hyperliens vidéo. Ces éléments seront des données pertinentes lors de la sélection des textes.

Vos textes.
Les textes seront publiés sur site web du réseau des études décoloniales (francophone) à l’adresse : http://reseaudecolonial.org/.
Merci d’adresser vos propositions (entre 1000 et 1 500 signes, espaces compris), avec un bref CV (une demi-page maximum), à Eddy Firmin ([email protected]) ou Catherine Cosaque ([email protected]) au plus tard le 22 février 2018.

Pratiques visuelles décoloniales : créer, se montrer.


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