Ce pain que je mords
Le temps où je meurs
Ce vin que je bois
Le sang que je verse
Ce cri que je lance
Dans l'effroi du feu nourri
Et ma chère lointaine aux caresses si longues
Jambes bras visage cœur lieux de mon corps exposé
Qui pourrait l'être à la folle espérance des jupons et des lèvres
Et sont offerts à la mitraille rationnelle d'un crachat de hasard
Connais-tu le Chemin où fleurit la grenade
Et les Dames dis-moi où sont-elles en allées
Il expire le temps des couleurs
Il n'est plus que le bleu à mon âme immature
Les pansements aspirent le sang inexorablement
Je vois monter le rouge de la terreur
Quelque aube vient
Ultime point là-bas peut-être
Dents serrées sur mon brûle-gueule
Fou du siècle sorti de ses gonds
J'attends la verte insouciance des choses
Pousse la porte du jour
Et vois encore le fil du ciel qui lève
Sur la brève évidence du blanc présent
Où je survis