Cet aprèm, sous prétexte d'aller me cueillir un brin de houx en boules rouge je suis allé dans ma forêt. J'en ai profité pour aller voir mon chat, mon arbre. Le houx, présent à foison sous les arbres était sans boules, tout bête dans son vert de benêt, rien de rouge, d'émoustillant, de noëlesque. J'ai gravi, descendu, arpenté val et vallon, puis j'ai laissé mon houx de côté dans ma tête, je me suis assis au pied d'un arbre, le dos bien contre. J'y suis resté...
Je pense à Giono, je pense à Bachelard, même à Merleau-Ponty qui parle de l'homme "être du sol et de la Terre", cerveaux joyeux, zélés, actifs, poétiques qui ont beaucoup écrits sur la nature et les arbres, je pense à Peter Wohlleben qui buzze avec son bouquin (clic ici)
Je pense qu'une silvothérapie toute simple, régulière, permettrait à bien des gens de retrouver raison, santé et joie. Il devrait être inscrit dans la Constitution française qu'un président de la République doive obligatoirement passer un jour, seul dans les bois, chaque semaine. On devrait tous le faire, je plaide coupable en premier, je ne le fais pas assez souvent alors que j'en ai envie, pourquoi ?
Sans penser à l'ami Gaston et à maître Merleau, ou à notre jeune président, j'avais posé mon dos tout à l'heure contre l'arbre ami, le temps et ma substance se sont alors immédiatement transformés, je le sais, je le sais bien, sans un arbre je ne suis rien...
Sans un arbre le monde n'est rien. Ils sont partout, ils sont partants, ils disent "chiche" à celui qui tend bien son oreille, ils sont amis, ils sont amants, ils sont patients, ils sont savants, ils sont secrets, ils sont ouverts, ils sont généreux, ils sont guérisseurs. Les arbres...