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Bilan de l'année 2017

Publié le 30 décembre 2017 par Tetue @tetue
Bilan de l'année 2017

L'année a commencé par une démission. Douloureuse. Entérinant mon dégoût de l'accessibilité d'experts à la sauce RGAA. Couronnée par la pire mission de ma carrière. Et le diagnostic de TMSLT dont quatre cervicales bousillées. Qui nécessiteraient un poste de travail adapté. Ouille.

Voir le Taj Mahal et mourir…

J'ai donc refait mon passeport en urgence, pour partir. Loin. D'abord dire adieu à mon amour saragonais. Cœur brisé. Sur fond de chants révolutionnaires espagnols galvanisants. Avant d'aller m'enivrer d'épices et de couleurs en Inde, écrasée par la canicule, faisant la sieste dans des parcs enchanteurs, taquinée par les écureuils, au pied de palais merveilleux… Voir le Taj Mahal et mourir.

Taj Mahal

Job de rêve

Et renaître. Le lendemain, insensible au jetlag, j'embauchais chez OCTO Technology. La semaine suivante, je débarquais à l'incubateur des startups d'État en tant qu'UX designer. Un mois plus tard, je revenais sur le plateau du site Service-public.fr, le plus gros site français, avec ses 3 millions d'utilisateurices… waouh !

Heureusement pour mes vertèbres effritées, il y a là des bureaux assis-debout, de confortables fauteuils babar — c'est ainsi que j'appelle les canapés gris à grandes oreilles, favorables aux conversations feutrées —, des bulles où s'isoler, des fatboy où se vautrer… qui me permettent de varier les positions. Je peux bosser pieds nus, en chaussettes, en lotus, en flamand rose… Et avec le yoga, j'ai perdu deux tailles en un an, mais aucun kilo, autrement dit je me suis musclée. Bénéfice logique : je souffre moins. Pour bien faire, il faudrait que je nage régulièrement aussi… mais ça réclame un courage et une organisation que je n'ai pas encore.

Posture de travail : assise en lotus au bureau

Ce confort est à l'image du reste. C'est la boîte dont je rêvais : exigeante, agile, intelligente… inqualifiable. J'y rejoins une tribu (mon équipe) en auto-gestion (sans leader) où je choisis ma manager (et non l'inverse)… Post-it, stand-up, kanban, boîte à meuh, ROTI, sketching, brainstorm perpétuel… OCTO est bien une Great Place to Work. C'est important de le dire : ces boîtes-là existent, cherchez-les. Souffrir au travail n'est pas une fatalité.

Fin de la bise au boulot \o/

Autre détail important : je me suis affranchie de la bise au boulot. Je déteste tellement ça que j'ai envoyé un message à tous mes collègues pour le dire. Le plus étonnant est qu'ils en tiennent compte. Dans la durée. Si si. Boss compris. Ça n'a l'air de rien, mais c'est la première fois de ma vie que je peux bénéficier d'un aussi long laps de temps exempt de cette micro-agression. Ça libère les neurones. Tranquille, je suis. Ça valait vraiment le coup.

Mieux : de retour de vacances, je découvre que le salut sans contact a été adopté à l'incubateur, youhouhouh ! Et je termine l'année en discutant avec avec la maire qui s'est adressée récemment à ses collaborateurs, comme moi, pour que cesse la bise. Quelque chose me dit que ce n'est qu'un début. Que cela va prendre de l'ampleur dans l'année qui vient. Des copines motivées pour lancer une action ?

Sous la tondeuse

Après être repassée sous la tondeuse cet été, j'ai confié ma tête à la coiffeuse, qui s'amuse à laisser pousser le dessus et tondre le reste. Undercut. Bof. Ça frisouille… Inconvénient des coupes tondeuse : il faut re-raser trop souvent. Pis ça ne tient pas chaud. Objectif : laisser suffisamment pousser le dessus pour en faire des dreadlocks à me nouer en écharpe l'hiver prochain. Héhé. Zut, je réalise que je n'ai pas complété mon tatouage…

Trop de gens dans ma tête

Cette année, j'ai tout laissé tombé : le staff de Paris Web, mes élèves, les coups de main, les escapades, la rando… Je n'ai gardé que le yoga, quelques soirées pour décompresser et une petite poignée de side projects persos maintenus en coma artificiel. Pour faire la place pour ce nouveau job. Et j'ai bien fait. Car si une prise de poste est toujours prenante, celle-ci est costaud. Tout est nouveau et, déstabilisée, je me sens comme bleusaille, pas vraiment en zone de confort ni en maîtrise. Je me prends des claques en réalisant à quel point je suis salement conditionnée par les mauvaises habitudes des SSII (fuyez-les !). Tout à ré-apprendre… et ça fait grand bien, parce que ça faisait longtemps. C'est ce que je recherchais.

J'ai eu la très nette sensation que mon cerveau se remettait en marche. Youpi, ça turbine à nouveau ! Un peu trop d'ailleurs. La bête, libérée de ses entraves, rue en tout sens, avide d'explorations, veut tout essayer, foisonne d'idées et d'envies. Ouhla, on se calme là-haut !

Poussin dans un verre d'eau

Trop de nouveauté, trop de tout : de messages (j'ai constamment 5000 mails non lus de retard), de messageries, d'ordinateurs, de téléphones, de calendriers, de todolists, de relations, d'abonnements et de followers, d'interlocuteurs et d'interlocutrices… Davantage que ce qu'un cerveau peut traiter, bien davantage que ce qu'une ourse nerd et casanière comme moi peut encaisser, me demandant des temps de récupération supérieurs à la durée de repos légalement autorisée. Je vous aime, les gens, mais vous êtes beaucoup trop nombreux dans ma tête. En pleine surcharge cognitive, je me suis remise à oublier les prénoms, les visages, les moments, à confondre les gens, les mots, à mélanger les langues, le rêve et la réalité, à zapper des engagements, à me noyer dans un verre d'eau… Grosse fatigue. Trop de gens et pas assez de câlins.

Pis d'un coup, paf, sans prévenir, ma pièce de puzzle s'est emboîtée avec les autres. Pile pour la conférence Paris Web — où j'ai distribué des câlins avec mon nouveau doudou — et un fantastique weekend de décompression à Londres où, sous la perruque verte d'une amie, j'étais follement métamorphosée.

Des porcs à balancer

Au retour, pas le temps d'achever mon traditionnel compte-rendu des conférences, surprise par le déferlement de témoignages sous le hashtag #balancetonporc. Vertige. Stupeur. Miroir. Trop d'anecdotes que je pourrais raconter aussi. J'en lâche une, par solidarité, goutte d'eau dans ce raz-de-marée. Je ne pensais pas que cela adviendrait de mon vivant, cette prise de parole, publique, massive. Merci à vous, à chacune. Pour le courage, le risque pris, d'oser parler. Merci à toutes. Pour la force que cela ravive en moi.

Écriture inclusive sur les slides d'une prez bien tech, moi j'aime !

Car tout n'est pas parfait, loin s'en faut, dans ce super nouveau job. Comme ailleurs, il ne se passe pas une journée sans qu'un collègue ne parle de sa bite. Et il a fallu faire avec un client soupe au lait qui a menacé me crever (volontairement) un œil. Pour rire, hein. D'autres se sentent brimés par le CoC des conférences techniques ou s'étranglent face à la moindre abréviation inclusive… Ma seule contribution de l'année aura été un article faisant le point sur l'écriture inclusive qui, j'espère, aura évité à ses lecteurices des prises de becs inutiles lors des repas de fête.

Quelles envies pour 2018 ?

Comme en randonnée l'on fait une pause au col, j'admire le paysage, pas pressée de poursuivre. Bivouac d'étape. Ce qui m'attend en ce début d'année ? Des sommets enneigés (brrr), avec des chocolats suisses (eurk) et des techniciens en bleu de travail (miam) pour ma première mission à l'étranger, in english please :P Au delà de ça, je sens que l'année à venir me réserve encore quelques sacrés caps à franchir. Alors allons-y mollo.

  • La priorité m'a été donnée par une amie : « cesse de t'occuper des autres et prends soin de toi d'abord » :P
  • Dormir. Respirer. Trouver le rythme…
  • Déménager pour adopter une meugnonne petite chatte. Et ronronner.
  • Chérir les ami·es tendres qui sont (trop) loin.
  • Ne pas louper les Flupa UX days ni SudWeb.

Et ce sera tout. Pas de vaste projet. Juste continuer et consolider, c'est déjà bien assez.


C'est le chouette bilan de l'année 2017 de Laurence qui m'a motivée à faire de même. Nicolas a arrêté de troller et voici ce qu'à fait Rémi HTeuMeuLeu. Et vous ?


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