On peut dire que vous savez où placer vos priorités.
Plutôt sel ou poivre ?
Plutôt paprika. Le paprika est bon, le paprika est bienveillant.
Le paprika a ce doux piquant qu’il manque au sel et au poivre. Le sel ne pique pas, et le poivre se contente de brûler la gueule. Ce qui n’est pas le cas du paprika. Je dirais même plus : ce n’est pas le papricas.
Dans une recette, si vous mettez trop de sel, c’est foutu. Vous ne pouvez pas dessaler un plat. Si vous mettez trop de poivre, vous risquez de le regretter par la suite. Alors qu’avec le paprika…
Vous aurez beau en mettre beaucoup, ça ne sera jamais trop. La preuve : vous pouvez vous lécher les doigts lorsqu’il reste du paprika dessus. Pas dans le cas du sel ou du poivre. Manger du sel ou du poivre seul, cela revient à manger du yaourt glacé : vous pensez que vous aimez ça, mais en réalité, non.
Vous ne pouvez pas manger de poivre ou de sel tout seul. Voilà pourquoi paprika.
Le paprika est salvateur, il est ce qui lavera l’humanité de ses péchés. Le paprika est la meilleure épice au monde, et le premier ou la première qui me dit que c’est la cannelle, je lui en fait bouffer par le cul.
Le paprika n’est que poésie quand la cannelle n’est que fausse gourmandise.
Soyons honnêtes deux minutes s’il vous plaît : la cannelle est le parfum le plus reconnaissable au monde, avec celui de la merde. La cannelle est l’apanage des gens qui n’ont aucun apanage. Elle est la marque de reconnaissance des personnes qui n’ont aucune originalité en cuisine, et c’est pourquoi il est vain d’essayer de nous refourguer vos putains de pommes-cannelle, lorsque tout ce que l’on veut, c’est de la poire-paprika.
La pomme-cannelle allie acidité et sucré grossier. La poire-paprika n’est ni plus ni moins qu’une douceur relevée aux senteurs de la gourmandise.
Donc non.
Pas de sel. Pas de poivre.
Du paprika.
Le paprika est à la vie ce que le piment d’espelette est à Cyril Lignac. C’est-à-dire quelque chose d’indissociable, immuable dans le temps et gourmande-croquante.
Le paprika n’est qu’amour. Revenez dans la lumière. Abandonnez vos fausses croyances et mangez du paprika, sainte épice parmi les épices.
Car, si jamais vous n’aimez pas le paprika, sachez que le paprika, lui, vous aime. Aussi, c’est probablement que vous n’avez aucun goût. Espèce d’échec gustatif.
En conclusion : paprika is my one love.