Hors de la Grande Île de Strasbourg, un autre type d’urbanisme et d’architecture s’offre aux regards notamment dans la Neustadt, où on peut découvrir quelques bâtiments Art nouveau. Dommage que le soleil n’ait pas été au rendez-vous.
Fleurs sculptées et vitraux sur la porte du 3 rue Sellenick à Strasbourg.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Venant à Strasbourg à l’occasion des fêtes de Noël, je n’ai pas manqué de rechercher s’il y avait quelques immeubles Art nouveau. Et j’en ai trouvé. Ils se situent dans le quartier de la Neustadt, la ville nouvelle, construite après l’intégration dans l’Empire allemand de l’Alsace et de la Lorraine, en 1871. J’ai suivi deux itinéraires autour de l’allée de la Robertsau pour l’un et l’avenue des Vosges pour l’autre, deux grands axes partant l’un et l’autre de la place de la République.
L’Art nouveau à Strasbourg autour de l’allée de la Roberstau
Façade riche en détails Art nouveau pour cette immeuble de rapport, 56 allée de la Robertsau, à Strasbourg (1902-1904), commandé par le maître boulanger Georges Cromer à Heinrich Backes et Franz Lütke.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
En hauteur, la partie centrale de l’immeuble du 56 allée de la Robertsau est habillé de céramiques formant un grand bouquet de fleurs colorées.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Détail d’un des visages se trouvant à la jonction de l’entourage en feuilles de gingko biloba et du jambage d’un balcon du 56 allée de la Robertsau à Strasbourg.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Rosiers dont les fleurs et les feuilles sont en relief sous les fenêtres basses du 56 allée de la Robertsau à Strasbourg.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Fleurs de ginkgo biloba au-dessus d’une des fenêtres hautes au 56 allée de la Robertsau à Strasbourg et ferroneries aux formes ondulantes pour le balcon.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Fins visages se perdant dans les feuilles de gingko biloba du 56 allée de la Robertsau à Strasbourg.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Villa Schutzenberg (1897-1900) au 76 allée de la Robertsau, oeuvre Art nouveau d’Heinrich Gustav Frafft et Julius Berninger, dessinée pour le brasseur Louis Oscar Schutzenberg.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Fenêtre surmontée de narcisses de la tourelle de la villa Schutzenberger, 76 allée de la Robertsau.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Autre variété de fleurs pour la villa Schutzenberger, des tournesols.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Terrasse surélevée de la villa Schutzenberger, devant les grands salons. Des arums souplement recourbés forment un joli motif Art nouveau en fer forgé pour les garde-corps.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
C’est surtout la ferronnerie du portail qui donne un air Art nouveau à la villa Knopf (1904-1905), 10 rue Schiller, à Strasbourg, d’Heinrich Gustav Kraft et Julius Berninger. Son propriétaire, Moritz Knopf, était propriétaire du magasin, les Grandes Arcades.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Grande bâtisse assez sobre de l’extérieur par Henrich Backes et Franz Lütke (1902-1903), 4 rue Erckmann-Chatrian à Strasbourg. L’élément le plus marquant reste la tour carrée centrale.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Porte d’entrée de la villa 4 rue Erkmann-Chatrian. Son décor et sa marquise penchent plus vers l’Art déco que vers l’Art nouveau, tout comme la tourelle centrale du bâtiment.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Volumes mouvementés pour cette villa 24, rue Twinger, à Strasbourg, de Heinrich Backes et Franz Lütke (1902-1903). La pierre de taille souligne les ouvertures.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Bouquet de fleurs sous cette fenêtre de la villa du 24 rue Twinger à Strasbourg.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Jeux de courbes sur la façade de la villa du 24 rue Twinger à Strasbourg. Mur en arrondi orné d’une frise de jacinthes qui vient sur l’escalier, porte d’entrée protgée par une avancée au fronton arrondi et dont l’un des piliers est décalé pour venir servir de début de rampe à l’escalier.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
L’Art nouveau à Strasbourg autour de l’avenue des Vosges
Immeuble de rapport Art nouveau, 11 rue du Général Frere à Strasbourg, construit entre 1901 et 1902 par Henrich Backes et Franz Lütke pour Paul Arndt, directeur des Chemins de fer.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Cet immeuble de rapport Art nouveau, 22 rue du Général de Castelnau à Strasbourg, est l’oeuvre d’Heinrich Backes et Frantz Lütke. Il a été édifié entre 1901 et 1903. Dans l’angle, le balcon du dernier étage est protégé par une marquise.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Très actifs dans ce secteur de Strasbourg, Heinrich Backes et Franz Lütke ont aussi dessiné les immeubles Art nouveau du 1 et du 3 rue Sellenick (1902-1904).
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Porte Art nouveau mais puissante au 1 rue Sellenick à Strasbourg.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Détail des décors en arabesques et fleurs de lotus du 3 rue Sellenick à Strasbourg.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
A l’angle du 3 rue Sellenick, un visage de femme très typé Art nouveau.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Tour d’angle du Palais des fêtes, 5 rue Sellenick à Strasbourg réalisé par Joseph Müller et Richard Kuder (1899-1903).
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Panneau de lierre Art nouveau sur la façade du Palais des fêtes.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Surprenant immeuble de rapport, 10 rue du Général Rapp à Strasbourg. Cette immeuble égyptien a été imaginé par Franz Scheyder (1905-1906). Le peintre Adolf Zilly a dessiné le décor.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Tout en haut du décor central, un rapace représentant la déesse-vautour, Nekhbet.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Porte d’entrée de l’immeuble égyptien du 10 rue du Général Rapp. Les colonnes sont considérées comme des rappels des papyrus que l’on voit par ailleurs sur la fresque.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Même les soutènements des balcons sont décorés à l’extérieur, comme à l’intérieur afin que la polychromie se retrouve dans les moindres détails.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
L’école des arts décoratifs de Strasbourg entre Art nouveau et Eclectisme
A l’extérieur aussi de la Grande Île, la Haute école des arts du Rhin, 1 rue de l’Académie, est hébergé dans le bâtiment de l’ancienne école des arts décoratifs.
Façade de l’école des arts décoratifs de Strasbourg, alternant briques et faïences.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Construit en 1892, ce grand immeuble en briques à la façade ornée de céramiques créées par Léon Elchinger est une belle réussite des architectes Joan Karl Ott et Edouard Roderer. Certains décors végétaux sont bien dans l’esprit Art nouveau tandis que les allégories pencheraient plutôt vers l’Eclectisme.
Grand panneau vitré au-dessus de la porte d’entrée de l’Ecole des arts décoratifs de Strasbourg. Il éclaire la cage d’escalier.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
En outre, ce bâtiment accompagne l’histoire de l’Alsace. A la suite de l’annexion de l’Alsace et de la Lorraine par l’Allemagne, il est nécessaire que ce nouveau land trouve des débouchés dans son pays de rattachement.
Assemblage (1) de motifs végétaux en céramique sur la façade de l’Ecole des arts décoratifs de Strasbourg.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Assemblage (2) de motifs végétaux en céramique.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Déjà, en 1887, la constitution d’un musée des arts décoratifs à Strasbourg est confiée à l’Allemand August Schricker pour que les artisans puissent y étudier différentes techniques et s’en s’inspirer.
Allégorie de la peinture.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
C’est lui qui a l’idée de créer à la suite du musée et s’appuyant sur l’école des artisans d’art constituée en 1878 cette école qui, en 1895, prend le nom d’école des arts décoratifs. Le premier directeur en est Anton Seder (1850-1916), peintre et décorateur.
Allégorie de la géométrie.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Un peu en dehors des circuits touristiques classiques de Strasbourg, ce bâtiment dans lequel on peut pénétrer mérite le détour.
Allégorie de l’architecture à l’une des extrêmités du bâtiment de l’Ecole des arts décoratifs de Strasbourg.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
A l’intérieur, son histoire est expliquée sur différentes planches que l’on peut voir dans la cage d’escalier, à chaque niveau.
Etonnante porte très typée Art nouveau au dernier étage de l’Ecole des arts décoratifs de Strasbourg. Les motifs végétaux et géométriques richement colorés sont en céramique.
Photo : City Breaks AAA+, Claude Mandraut©.
Ce qui incite à monter jusqu’au dernier étage où se trouve une magnifique porte entourée de céramiques.
A lire :
« Strasbourg Découvrir la
en trois itinéraires » par Suzanne Braun et Jacques Hampé, Editions Beau Regard, 2016.
« Balades strasbourgeoises, du Moyen Age à nos jours« , l’architecture de la ville en 6 circuits, Office de tourisme de Strasbourg.