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Quand la musique remplace les pesticides

Publié le 05 janvier 2018 par Bioaddict @bioaddict
De la musique pour soigner les cultures ! Si l'idée faisait sourire il y a quelques années, les résultats obtenus par les agriculteurs, de plus en plus nombreux à recourir à cette pratique, intéressent aujourd'hui les scientifiques. Quand la musique remplace les pesticides ¤¤ La musique adoucit les moeurs... et les plantes ! La vigne n'y échappe pas. Certaines maladies de la vigne peuvent désormais être réduites de 80% grâce à la musique.

Découvrir l'exemple sur une parcelle de Cabernet Sauvignon au Château Pape Clément, Grand Cru Classé de Graves sur le site www.bernard-magrez.com.

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Un agriculteur des Bouches-du-Rhône a sauvé cet été ses cultures de courgettes d'une attaque dévastatrice du virus de la mosaïque, qui touchait 40 hectares sous serre et 50 en plein champs. Alors qu'une catastrophe lui était annoncée, il a obtenu de très bons rendements. Son remède : la musique. Il l'a essayé en dernier recours après avoir épuisé les traitements chimiques disponibles. Mais il ne s'agit pas de n'importe quelle musique. Celle-ci est composée en fonction de la plante et de sa maladie, selon un procédé inspiré des théories du physicien Joël Sternheimer.

Une mélodie composée à partir du chant des protéines

" Pour faire simple, lors du processus de synthèse des protéines, les acides aminés produisent des notes. Une mélodie spécifique à chaque protéine est ainsi émise. Il faut connaître les protéines pertinentes de la pathologie que l'on veut combattre puis les isoler et trouver le chant des protéines pour en stimuler ou inhiber la synthèse ", précise Pedro Ferrandiz, cofontateur de Genodics, l'entreprise qui met en application les théories du physicien.

Les notes ou fréquences seraient produites par "la succession des accrochages d'acides aminés" lors de la synthèse d'une protéine. Les mélodies aux vertus curatives utilisées en agriculture seraient des retranscriptions de ces fréquences, explique sur son site la société Genodics. Appelées des protéodies (un mixage des mots protéines et mélodies), elles pourraient soit inhiber soit stimuler la synthèse des protéines pertinentes. Ainsi, elles luttent contre la maladie en inhibant l'agent qui en est la cause et/ou en stimulant le système immunitaire de la plante, voire les deux. Le but n'est pas d'éradiquer l'agent pathogène comme avec les pesticides mais de recréer un équilibre, de manière à ce que la maladie soit neutralisée.

Des résultats y compris sur des maladies réputées incurables

Aujourd'hui, près de 130 agriculteurs en France ont utilisé ou utilisent les protéodies pour lutter contre des maladies des arbres, des vignes, des légumes...souvent réputées incurables avec les méthodes chimiques. Ainsi la sharka du pêché qui entraine des arrachages massifs dans le sud de la France, l'esca qui provoque la mort des pieds de vigne dans de nombreux vignobles français au point que chaque année une part importante doit être renouvelée, ou la tavelure du pommier, sont tenus en respect par les protéodies. Sans compter les attaques de botrytis sur les tomates, de mildiou sur les raisins, ect. Les applications sont multiples.

Devant les résultats obtenus, la communauté scientifique commence à s'intéresser au sujet. Génodics a noué un partenariat avec l'université de Cergy dans le Val d'Oise afin de mieux comprendre le fonctionnement de ces musiques. Des essais sont en cours.

Anne-Françoise Roger


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