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Picasso, l’année 1932

Publié le 08 janvier 2018 par Doudonleblog
le viol

le viol

Au musée Picasso, à Paris, (expo jusqu’au 11 février), c’est une année qui est exposée! L’année 1932 . Le visiteur suit l’agenda de Picasso, en quelque sorte. De mois en mois. Le musée joue le jeu jusqu’au bout puisque non seulement peintures et dessins réalisés cette année-là sont présentés, mais aussi documents d’archives relatant en détail la vie de l’artiste (jusqu’aux tickets d’entrée, aux factures, aux articles de journaux, photos ou courriers divers!!) . Autant vous dire que j’ai vite abandonné le côté archives administratives de Picasso pour m’attarder plutôt sur son oeuvre!

L’intérêt, tout de même, c’est de mieux détecter les liens entre vie et création. Et, justement en 1932, Picasso est très attaché à sa nouvelle maîtresse, Marie-Thérèse! Sa vie et son art s’en ressentent! D’où le sous-titre de l’expo: « année érotique ».

nu couché à la mèche blonde

nu couché à la mèche blonde

Beaucoup de femmes nues couchées, donc. (Repérez le pénis caché dans le tableau « le rêve »! C’est drôle!). Quelques dessins érotiques, mais en petits nombres. Ne vous attendez pas à du très chaud, quand même! Le titre de l’expo est un peu racoleur, mais bon! D’autres sujets sont abordés, paysages, crucifixions, natures mortes etc.

Pour les toiles sensuelles, on est dans les formes rondes et douces, et souvent dans les teintes claires et pastel. On admire comme toujours le trait sûr et économe de l’artiste. On suit du regard le « montage » des fragments d’un corps harmonieusement répartis malgré la déconstruction. On note l’élément important, celui qui est placé au bon endroit pour que notre oeil soit attiré: une chevelure, un sein ou un ventre. On remarque l’utilisation efficace (et belle) de la couleur, aussi significative que le trait. Et puis, parfois, abandon du décloisonné et juste des aplats…Bien sûr, Picasso ne s’attarde pas sur un seul genre!

Une série étonnante et passionnante m’a retenue un moment dans une des salles.

Picasso2
Celle des études pour La Crucifixion, d’après Grünewald. Des dessins plume et pinceau, en noir et blanc, qui cherchent, qui déforment et reforment, qui cassent, qui éliminent ou exagèrent. Le tragique et la souffrance semblent tellement mieux exprimés par ces corps éclatés, déchirés, réduits à des cris…que par le pathos faussement réaliste de la toile originale (retable du XVIème siècle)

L’expo est bonne. Surtout pour la rareté de ce qu’elle présente. Une majorité d’oeuvres est méconnue ou inconnue. J’ai adoré les « études », en particulier. Où l’on voit les tâtonnements de Picasso, le travail de labo, presque!

études:jeune fille assoupie

études:jeune fille assoupie

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