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Critiques Séries : Les Innocents. Saison 1. Pilote (France)

Publié le 09 janvier 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

Les Innocents // Saison 1. Episode 1. Pilote.


Ce n’est pas la première adaptation de Témoin sous silence, la série norvégienne puisque Oyevitne a été adaptée par USA Network aux Etats-Unis sous le nom Eyewitness. Avec au casting Odile Vuillemin (Profilage) ou encore Tomer Sisley (Largo Winch), Les Innocents a le mérite d’avoir de bonnes têtes en ligne de mire. Mini série de suspense et évènement de TF1, Les Innocents aurait rapidement pu tourner au vinaigre mais étrangement, cette adaptation française est beaucoup plus juste que l’adaptation américaine. La série est alors un peu plus réaliste et les comédiens un peu plus justes dans leur façon d’incarner ces différents personnages. Au fur et à mesure que l’épisode avance, l’histoire révèle alors sa complexité narrative et les révélations commencent à fuser ici et là, permettant de donner un rythme à la série et faire progresser aussi l’histoire sans en faire des tonnes. Odile Vuillemin se lance corps et âme dans ce rôle, digne des héroïnes scandinaves, intègres et lumineuses. Sa prestation dénote avec ce que l’on avait pu voir de l’actrice dans Profilage, et cela fait un bien fou de voir qu’elle n’est pas cantonnée à un seul registre de rôles. L’introduction, légèrement différente de la version originale (ou de la version américaine), est elle aussi intéressante et pleine de lueurs qui permettent de nous attacher directement à la relation entre Yann et Lucas.

Alors qu'ils partagent un moment d'intimité isolés dans les bois, Yann et Lucas, deux adolescents, sont témoins d'une tuerie exécutée par un tueur froid et méthodique. Ils ont vu l'assassin, et l'assassin les a vus avant qu'ils ne lui échappent. Les deux garçons, qui n'assument pas leur attirance mutuelle, décident de taire leur présence sur les lieux du crime pour éviter que leur secret ne s'ébruite. Ce mensonge, ils l'opposent à leurs amis, à leur famille, et surtout à l'enquêtrice principale, le gendarme Hélène Siquelande, qui est aussi la tutrice de Yann. Mais la situation ne tarde pas à se corser puisque l'assassin est parvenu à remonter leur piste et va tout tenter pour éliminer ces témoins gênants.

Mettre des personnages LGBT dans une fiction de primetime sur TF1 est intéressant, surtout que ici Les Innocents ne cherche pas à tomber dans tous les clichés du genre comme d’autres séries ont pu tomber. Le ton est résolument sombre, mais aussi sobre dans la mise en scène sans chichis ce qui donne là aussi l’occasion de s’attacher plus facilement à cette série. L’intrigue policière se mélange avec des drames familiaux dans les différentes familles (celle de Yann et celle de Lucas), ce qui permet aussi de poser des questions sur l’acceptation de l’homosexualité dans les familles françaises même si ce premier épisode n’installe pas encore tous les rebondissements que l’on devrait avoir dans les futurs épisodes. En jouant dans un registre sans fioritures et tout en sobriété, Les Innocents parvient alors à convaincre rapidement. Le scénario est truffé d’idées, qui ne sont pas toutes encore lisibles mais qui ont un vrai potentiel. La fin de ce premier épisode donne envie de voir le suivant (et j’espère que le suivant donnera envie de terminer cette mini-série). Les Innocents est la preuve que les adaptations françaises de séries étrangères peuvent fonctionner, comme cela a pu être le cas pour Canal + / Sky One avec The Tunnel adaptant The Bridge…

Note : 6/10. En bref, une entrée en matière efficace et sobre avec en tête un casting soigné.


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