Catherine Deneuve et quelques autres femmes célèbres se rebellent contre les réactions suscitées par l'affaire Weinstein. (Tribune.) Ce qui est surprenant est qu'elles utilisent les mots de ce blog. Notamment puritanisme et déni de justice. (Mais avec quelques autres idées plus subtiles, comme défense de l'amour maladroit et jeu du fondamentalisme.)
Pourquoi cette convergence ? Probablement, comme le dit ce blog, parce que ce mouvement est anti 68, et que Catherine Deneuve et ses cosignataires sont, probablement, des femmes de 68. Mais aussi parce qu'elles soulèvent des questions essentielles, et qu'elles n'ont pas été posées.
Affrontement sain. Jusqu'ici on avait l'impression qu'il y avait une pensée unique et, pire, une police de la morale. Les intellectuels avaient une voix unique. S'ils avaient une opposition, elle était silencieuse. Du coup elle était récupérée par les populistes et autres fondamentalistes. Ce qu'il y a de remarquable dans cette tribune, c'est son courage. En fait, elle est cohérente. Elle montre des femmes qui n'ont pas froid aux yeux, qui ne hurlent pas avec les loups. Et s'il n'y avait pas de démocratie sans parole ? Et si, pour qu'elle fonctionne, il fallait que chaque opinion ait la même aptitude à s'exprimer ? Et si c'était le retour de l'intelligence ?
(PS. Et où sont les hommes dans cette affaire ? Une chose qui ne change pas : le courage est féminin ?)