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[Critique] 3 Billboards – Les Panneaux de la Vengeance

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] 3 Billboards – Les Panneaux de la Vengeance

[Critique] 3 Billboards – Les Panneaux de la Vengeance
Après Bons Baisers de Bruges et 7 Psychopathes, Martin McDonagh revient cette année avec 3 Billboards – Les Panneaux de la Vengeance, son troisième long-métrage, dont il signe également le scénario. L’histoire s’intéresse à Mildred Hayes (Frances McDormand), une mère qui, excédée par le surplace de l’enquête sur la mort de sa fille, décide de prendre les choses en main en affichant un message controversé visant le très respecté chef de la police (Woody Harrelson) sur trois grands panneaux à l’entrée de la ville.

Tout juste couronné de plusieurs Golden Globes, dont celui de meilleur film dramatique, 3 Billboards – Les Panneaux de la Vengeance est un long-métrage qui séduit principalement par son mélange des genres captivant. A mi-chemin entre le thriller sombre et la comédie noire, le film contrebalance brillamment l’âpreté de son propos par un humour noir dévastateur. Malgré le niveau de violence extrême que peut parfois atteindre le récit, on (sou)rit ainsi souvent devant l’absurdité de certaines situations. Et on se prend rapidement d’affection pour des personnages aux actions pourtant très discutables, une vraie constante dans le cinéma de McDonagh. Film après film, le cinéaste britannique affiche en effet un véritable talent pour dépeindre des protagonistes pétri de failles, mais toujours extrêmement sincères dans leur démarche. Une absence de manichéisme appréciable, que l’on retrouve aussi dans la structure narrative même du scénario. Évitant de tomber dans une moralisation facile, qui aurait largement affaibli son intérêt, celui-ci offre effectivement aux personnages un parcours dramatique intense, fait d’échecs et de victoires, de haine et d’amour, de cruauté et de compassion.

[Critique] 3 Billboards – Les Panneaux de la Vengeance
Si le film est aussi passionnant, c’est également car il peut s’appuyer sur un casting remarquable pour transcender le script. Ainsi, Frances McDormand se révèle absolument éblouissante dans la peau de cette mère confrontée au pire des deuils. Extrêmement charismatique, l’actrice incarne son personnage avec beaucoup d’intensité, lui conférant toute la force nécessaire, et laissant poindre une vulnérabilité touchante en de rares occasions. C’est peu de dire qu’elle s’approprie à la perfection les dialogues. A ses côtés, Sam Rockwell impressionne lui aussi en flic idiot et impulsif. Souvent sous-estimé, le comédien surprend, une fois encore, par sa capacité à rendre attachant un personnage pourtant détestable à première vue. Sans forcément voler la vedette à sa partenaire, il place néanmoins la barre très haut. Enfin, n’oublions pas Woody Harrelson, acteur expérimenté qui alterne magnifiquement entre humour et émotion à chacune de ses apparitions à l’écran. Finalement, avec le recul, l’une des rares faiblesses du long-métrage est peut-être de ne pas soigner l’écriture de tous ses seconds rôles. On regrettera aussi la recherche perpétuelle du bon mot, qui se ressent trop lors de certains échanges verbaux.

Brillamment écrit, 3 Billboards – Les Panneaux de la Vengeance est donc un long-métrage passionnant de bout en bout. Emmené par un casting époustouflant, Frances McDormand et Sam Rockwell en tête, le film séduit par sa faculté à mêler drame sombre et comédie noire. Jamais manichéen, le récit désarçonne par sa violence presque ordinaire. Un vrai petit bijou !



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