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Quelques réflexions au débotté : Trump « un président de merde », le scandale Lactalis, la puissance du lobby de l'automobile, Marine Pen drague aux portes des prisons

Publié le 14 janvier 2018 par Gezale

Jack Lang : Trump ? Un président de merde Trump a une bonne tension artérielle et du cholestérol à un niveau normal. On est bien content de l’apprendre après que le médecin de la Maison blanche a signé l’attestation de bonne santé du président des Etats-Unis. Depuis la publication des bulletins de santé de François Mitterrand, avec la complicité de son médecin personnel, quiconque sait qu’il ne faut pas prendre tous les bulletins de santé de ceux qui nous gouvernent au pied de la lettre… Plus intéressant aurait été l’examen psychiatrique de Trump. Ses capacités physiques sont une chose, son état mental en est une autre. Jamais il n’acceptera de se soumettre aux avis de plusieurs spécialistes du comportement. Et pourtant. Son agressivité permanente, son racisme maintenant bien établi avec ses dernières déclarations sur « les pays de merde » (Haïti, l’Afrique), ses mensonges répétés, ses virages à 180 ° sur divers sujets (le mur avec le Mexique), son attitude vis à vis des femmes (on les attrape par la chatte !), tout concourt à faire de cet homme-là, le plus puissant de la terre, une sorte d’être mal dégrossi, imbu de lui-même, un irresponsable arrivé au pouvoir par un accident que l’histoire n’avait pas prévu. Le livre de Mickaël Wolf « De feu et de fureur à la Maison blanche » nous dresse d’ailleurs le portrait d’un personnage sans culture, instable, incompétent à tous les niveaux du pouvoir. Un fan de téléréalité, enfin, qui fait régner la terreur autour de lui et qui trouve le moyen d’avoir des supporteurs fanatisés, incapables de voir que les États-Unis d’Amérique, au lieu d’être grands, deviennent un pays isolationniste et isolé.
On ne sait pas encore tout du scandale Lactalis On ne sait pas encore tout du scandale Lactalis comme on ne sait pas grand-chose des comptes de la famille Besnier, du nom des propriétaires de ce groupe multinational au chiffre d’affaires impressionnant. Des salmonelles dans le lait destiné aux nourrissons, en France, en Espagne, en Grèce…34 enfants malades, des milliers de familles touchées dans ce qu’elles ont de plus cher, la santé de leurs enfants. On a vu et entendu un directeur organiser une conférence de presse au cours de laquelle les journalistes n’ont rien appris, rien entendu sur les raisons du scandale, seulement des mots d’excuse à répétition, des excuses forcées, insincères. Depuis quand les salmonelles ont-elles « empoisonné » les boites de lait infantiles vendues dans les grandes surfaces, les pharmacies ? Depuis quand les responsables de l’unité industrielle mayennaise savent-ils que les produits mis sur le marché sont impropres à la consommation ? Pourquoi les distributeurs ont-ils laissé dans leurs rayons ces produits dangereux alors même que des retraits avaient été imposés ? Et les contrôles de la répression des fraudes ? Ont-ils assez de moyens humains pour y faire face ? Aujourd’hui dans le JDD, le patron acculé assure que la transparence va être totale. Il est plus que temps. Des centaines de plaintes ont été déposées contre Lactalis. La justice va donc s’emparer de cette nouvelle affaire agro-alimentaire. Bruno Le Maire souhaite, apparemment, que toute la lumière soit faite.
Le lobby des automobilistes demeure puissant S’il est une mesure discutée, c’est bien la proposition du Premier ministre de réduire la vitesse des véhicules de 90 à 80 kilomètres à l’heure à compter du 1er juillet. « Même si je suis impopulaire », affirme Edouard Philippe, peu m’importe, ce qui compte c’est de tout faire pour réduire le nombre de morts et de blessés sur les 400 000 kilomètres de routes françaises non sécurisées. Le débat est vieux comme la voiture. Des Français considèrent que ce n’est pas en « punissant » les automobilistes qu’on assurera la sécurité — car réduire la vitesse est ressentie comme telle —, d’autres, plus rationnels et plus raisonnables aussi, demandent à voir et proposent des solutions adaptées : on devrait réduire la vitesse là où c’est dangereux et pas sur toutes les lignes droites sans obstacles. Mais cela aurait un coût exorbitant ! L’Etat prendra en charge les frais d’installation des nouveaux panneaux. Si le nombre de morts et de blessés baisse sur les routes, qui pourra reprocher à Edouard Philippe sa décision ? Mais, décidément, que le lobby des automobilistes demeure puissant !
Marine Le Pen aux portes des prisons : honte à la récupération ! Pour mettre de l’huile sur le feu, rien de telle qu’une bonne démonstration bien populiste et si possible devant les caméras et autres photographes. Chez Whirlpool, la cheffe du Front national avait cru marquer des points face à Emmanuel Macron. Mais celui-ci, plus avisé et plus malin, avait repris la balle au bond. Jeu, set et match. En hurlant devant la prison nordiste l’ancienne candidate à la présidence de la République fait de l’agitation à bon compte…mais sa crédibilité est si faible ! Il n’est pas étonnant qu’un parti qui préconisait le retour de la peine de mort aille braconner sur les terres immenses de la haine et du pire. J’ignore si les syndicats représentant les gardiens de prisons ont marché dans la combine mais leur colère, légitime après l’attaque au couteau d’un djihadiste radical, devrait déboucher sur de nouvelles mesures plus adaptées à ce type de prisonnier. La direction locale est mise en cause. On lira avec intérêt les conclusions de l’enquête en cours pour connaître les défaillances car le système a dysfonctionné. Ce qui me surprend, c’est la rapidité avec laquelle d’un comportement individuel, on globalise une responsabilité plus large. Certes, le politique est là pour assumer — même ce qu’il ignore — je souhaite donc bon courage à Mme Bellloubet (la ministre de la Justice) si elle veut rattraper les années d’indifférence qui ont prévalu autour d’un sujet essentiel : les moyens donnés à l’administration pénitentiaire pour recevoir, soigner, éduquer des personnes sanctionnées par les juges mais aussi préparer leur réinsertion dans la société.

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