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Fashion Week Masculine Automne Hiver 2018: Jour 1- Chasse en périphérie

Publié le 17 janvier 2018 par Pascal Iakovou @luxsure

Une fashion week masculine qui débute par la (re)conquête des lieux créatifs de Paris. Des quartiers, des rues à l'intersection des mondes, des classes, des genres et des codes stylistiques -d ans les limbes des sub-culturs. Des lieux tout à coup redevenus lumineux grâce à des murs de photographes. Paris, capitale de la mode : une étiquette qui lui colle à la peau. Malgré 55 défilés (contre une trentaine à Milan); qui se dérouleront entre le 16 et 21 janvier, Paris veut plus, et aimerait ressembler à des villes comme Barcelone, Bologne ou Berlin. Des villes qui se targuent d'être des berceaux créatifs encourageant la diversité. Des villes qui font leurs transitions urbaines comme culturelles.Alors Paris semble crier : elle est la capitale des modes- au pluriel. Dans ce chant de lutte ils furent trois à amorcer la mélodie, trois venus des quatre coins du monde. Paloma Spain , Namacheko et GmbH cristallisent chacun des tendances différentes. Différentes, certes, mais portées par la même verve : conquérir de nouveaux espaces, en ces temps ou les frontières se matérialisent à nouveau. L'élan muticultraliste, et les questions de genre posées à Londres, Florence et Milan ouvre le chapitre de cette fashion week masculine.

Multiculturalisme, et vestiaire liés aux scènes musicales: des tendances fortes.

Tartan, Jacquard, texture brillante, doudoune et superposition restent aux rendez-vous

Le vestimentaireTuning de GmbH

GmbH fait le pari de délocaliser le public au nord de Paris ( au bout de la ligne 12), le grand nord en ce temps tempétueux. Lancé par le photographe Benjamin Alexander Huseby et le styliste Serhat Isik (soutenu par Stefano Pilati exilé à Berlin) la marque est connue pour ses collections à base de chutes de matières. Un art de la récupération. Comme ces jeunes qui passent leur journée à bricoler leur motobécanne, à changer les jantes de leurs Volvo pour créer un objet qui au-delà l'exigence d'être fonctionnel, soit à leur image. Les jeunes chez GmbH portent encore des gants de protections qui remontent presque jusqu'aux coudes. Les jeans sont portés taille haute et les pulls se zipent jusqu'en haut du cou. Un air délinquant : de ceux qui sont pragmatiques et font droit au but.

Aux origines des hommes avec Palomo Spain

Si la balade médiévale du chasseur, débusqué de ses terres, retiré en humble bouffon pour divertir " ces gens ", semble être la chanson jouée chez Paloma Spain, le sous-texte célèbre la chasse. Chapeau à plumes et longs manteaux : la chasse est souvent l e stéréotype d'une masculinité, d'une virilité. Ça traverse les époques puisque la multiplication des franches et ceintures, assortis de pantalons larges et de boots donne des airs de calimity jane aux mannequins ( également vu chez Dsquared2). Un tableau western- médiéval qui se conclut par la masculinité pop : celle de Britney Spears, corps huilé entourée d'un python clamant " I'm a slave for you " ( je suis ton esclave). Des paroles ironiques, qui renvoient aux hommes leurs fantasmes : ou plutôt nous exposent à ce que la société attend du fantasme masculin sur la femme. Un jeux de domination en cuissardes pythons. Paloma Spain ou u ne chasse: aux stéréotypes, et toutes choses qui enclavent le corps de l'homme.

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Le retour d'URSS de NAMACHEKO

Personne ne connaît le look qu'avait André Gide à son retour d'URSS. Alors c'est dans un silence religieux ( difficile à croire dans les bureaux du PC), que le public découvre la proposition de Namacheko. Étiquetée minimaliste, cette collection se compose de manteaux en drap de laine, et doudounes aux structures rigides. Peut-être l'histoire d'un jeune russe qui monte à la ville : il garde encore les peaux de mouton qui le protège du froid, avant de progressivement adopter des vêtements teintés de bleu et vert qui rappel ceux des enseignes d'usines. Une collection preppy: si ce n'est pas le look d'André Gide, cela pourrait-être celui fantasmé et adopté par ses lecteurs. Chic, discret un brin rigide- mais pas frigide.

À une époque, ou le paradigme est de faire tomber les frontières la mode pose une question : que fait-on une fois ses frontières tombées ? Qu'est-ce qu'i y'a après la fin du genre, de l'autre côté du rideau de fer ? Quand tout le travail est terminé ?

Paris accueille les créateurs du monde entier. Ils trouvent place, sans effacer leurs particularités- ce piquant, cette substance qui donne magie à leurs créations. Le mot SPAIN est important, comme l'utilisation d'un sigle allemand chez GmbH, ou la sonorité suédoise Namacheko.

À Paris la mode sauvegarde la richesse de chaque culture = Paris capitale des modes.


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