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Godless (Mini-series, 7 épisodes) : Wild Wild West

Publié le 24 janvier 2018 par Delromainzika @cabreakingnews


Netflix n’est pas uniquement connue pour ses séries à succès mais aussi pour produire quelques belles belles mini-série comme Godless. Cette dernière est très classique d’une certaine manière, mais derrière ce classicisme qui laisse à penser que nous sommes devant la dernière production de History Channel, c’est tout de même bien plus classe et mieux produit. Par moment on retrouve alors un peu de ce que Tommy Lee Jones avait pu faire dans le genre du western mélangé à Hatfields & McCoys de History Channel. C’est à Scott Frank (Logan) que l’on doit cette mini-série, ce qui est un signe de qualité surtout quand on sait qu’il en a écrit tous les épisodes. Au travers de ces épisodes, Godless parvient à installer un climat solide de rebondissements qui valent le coup sans pour autant que Godless ne soit finalement exceptionnelle. Notamment le final de la mini-série qui est assez décevant compte tenu des attentes que Godless a voulu créer. Mais Godless n’est clairement pas Hell on Wheels (l’une des meilleures séries western qui existe pour moi). Cependant, il y a plein de choses à apprécier dans cette série car en seulement sept épisodes, elle présente un univers riche en personnages et en intrigues en tout genre. Scott Frank, le créateur, parvient à faire ressentir sa vision du Wild West même si cette vision est en l’occurence un brin trop classique par moment.

Il n’y a pas de véritable obsession de faire quelque chose de plus original que les autres, juste de raconter une belle histoire en mettant tout en oeuvre dans la narration pour que cette histoire soit solide. On sent qu’il ne veut pas vraiment raconter une histoire surprenante, juste celle qu’il a voulu raconter avec Godless. Mais Godless s’est aussi entourée d’un joli casting avec en tête Jeff Daniels dans le rôle du chief Frank Griffin, ou même de Jack O’Connell sous les traits de Roy Goode, que l’on ne voit plus autant sur les écrans que dans les années 2000. A une époque où chaque nouveau jour est fait pour raconter de nouvelles histoires d’hommes de pouvoir qui font tout pour asservir les femmes, c’est une image un peu désuet du genre que l’on a par moment l’impression d’avoir déjà trop vu auparavant. Cela ne fait pas pour autant de Godless une mauvaise mini-série car bien au contraire, elle sait nous plonger corps et âme dans les aventures de ces hommes et de ces femmes, tout en restant suffisamment moderne dans l’écriture pour ne pas trop nous égarer non plus. Mais le projet ne date pas d’aujourd’hui et c’est aussi probablement pour cela que Scott Frank a perdu avec cette mini-série.

L’angle moderne du western actuel (notamment Westworld même s’il y a de la SF et du fantastique dedans, ou même Hell on Wheels) sait remettre la femme au coeur de l’histoire sans jamais donner l’impression que ce n’est qu’un pion au beau milieu de tout le reste. Godless n’est donc pas là pour réinventer quoi que ce soit et les sept épisodes ne surprennent pas forcément non plus. S’il y a quelques très jolies scènes, bien mises en scène et des moments où les personnages sont au sommet de leur art, Godless aurait pu faire les choses autrement. Bien entendu, le destin de chacun des personnages reste pimenté de bons rebondissements en tout genre, ce qui rend le spectacle tout de suite un peu plus sympathique que l’on ne pourrait sûrement le croire au départ. Mais Godless avait plein de choses à raconter et à faire qu’elle ne présente pas toujours sous le meilleur des angles. Si les batailles sont bonnes et qu’il y a de quoi apprécier le western que Scott Frank propose, j’aurais aimé que l’on plonge un peu plus dans le registre émotionnel, notamment autour de Frank Griffin qui n’a pas toujours l’occasion de briller alors que Jeff Daniels se donne à coeur joie là dedans.

Finalement, Godless aurait pu être bien plus solide si elle avait voulu l’être mais ce n’est pas du tout le résultat que l’on a au final. La Belle, au Nouveau Mexique, ne restera donc pas dans les annales pour moi, mais les amateurs du genre trouveront sûrement leur compte là dedans et c’est déjà bien suffisant pour rester plaisant.

Note : 5.5/10. En bref, un western classique qui en oublie parfois de rester moderne. Dommage.


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