Marvel’s The Punisher // Saison 1. Episodes 9 et 10. Front Toward Enemy / Virtue of the Vicious.
Ce que The Punisher a le mérite de proposer c’est une réflexion et une critique de la politique américaine en termes de possession d’armes. Mais en voulant entrer sur ce terrain sinueux, « Front Toward Enemy » ne réussit pas toujours à aller au bout de son sujet. Ce que je trouve dommage par ailleurs. Si The Punisher aurait plutôt tendance à glorifier les armes, ce n’est pas vraiment le cas puisque dans un sens complètement différent, cet épisode tente de démontrer le contraire. Si la violence des armes à feu est un sujet central dans cette série, c’est aussi pour démontrer la façon dont les américains peuvent accéder à ces armes et qu’elles gangrènent le pays. C’est l’une des crises majeures que les américains connaissent en ce XXIe siècle. En soit, tout ce que l’on peut espérer finalement. Mais The Punisher n’est pas la seule série qui parler de gens qui tuent des gens avec des armes à feu donc c’est un peu dommage de vouloir dire qu’elle glorifie une quelconque violence qu’elle ne fait finalement que dénoncer au travers de son héros. Mais ce qui sépare cette série des fictions du genre que l’on a pu voir par le passé, c’est probablement le fait que The Punisher cherche à parler de problèmes actuels du monde dans lequel nous vivons (ou en l’occurence ici les américains).
Et surtout la question de savoir si toute cette violence, aussi bien chez les gentils que les méchants est justifiée ou non. Cet épisode tente alors de poser ces questions à sa façon, avec un résultat légèrement décevant par rapport aux perspectives qu’il proposait au départ. C’est dommage de rater autant un sujet si important pour une série comme The Punisher. Car justement, cela ne peut que donner aux critiques de quoi mordre quand elles veulent parler du fait que The Punisher est là pour glorifier l’Amérique de Donald Trump et sa volonté de défendre les américains qui possèdent des armes (car c’est dans la constitution bien entendu). Bon, je m’égare mais l’épisode n’est pas si loin de ça. Du coup, au travers de ce faux débat que la série tente de nous proposer, on se retrouve avec une série légèrement à côté de la plaque. Pourtant, les personnages sont bons, notamment notre ex G.I. ou encore les politiciens qui rongent forcément un peu plus la situation de la ville et dans laquelle nos héros vivent quotidiennement. De plus, je dirais que Karen Page est l’une des raisons pour lesquelles le sujet principal de cet épisode ne fonctionne pas. Ce n’est pas que le personnage est détestable, juste qu’il n’a pas vraiment sa place dans le débat et je trouve ça légèrement dommage.
« Politicians attack real patriots »
J’ai toujours aimé les séries qui cherchent à raconter une histoire de façon complètement différente avec un montage et une structure narrative intelligente et inventive. C’est ce que « Virtue of the Vicious » tente de faire à sa façon et cela fonctionne plutôt bien finalement. La fin de l’épisode précédent nous laissait imaginer pas mal de choses intéressantes pour la suite de la saison, mais c’est « Virtue of the Vicious » qui réussi à faire quelque chose de tout ça. Pour autant, cela ne veut pas dire que l’épisode est brillant. Loin de là je dirais même, mais son inventivité est sûrement ce qui le sauve réellement. On a alors l’impression d’être dans Die Hard (dont l’épisode s’inspire clairement). Cet épisode permet aussi de lancer une course contre la montre contre… Frank Castle. Ce dernier apparaît désormais comme le vilain à abattre et je trouve ça assez fun car c’est justement le gentil dans cette histoire finalement. Pas le vilain. tout cela permet aussi de rassembler un peu plus les univers entre les séries notamment avec Daredevil alors que Frank va mettre en scène sa mission de sauvetage pour sauver Karen, que Lewis se suicide, Frank s’enfuit, et notre détective Brett Mahoney est dans les parages afin de tenter de comprendre ce qui se passe.
Cet épisode est déjà intéressant dans sa façon de raconter les témoignages de chacun qui diffèrent les uns des autres. Car tout le monde ne se souvient pas de la même façon de cette histoire. La structure même de l’épisode rend forcément le spectacle d’autant plus sympathique car c’est ce qui lui donne son rythme. Sans ça, l’épisode est finalement très banal. Le scénario n’a rien d’exceptionnel et ne fait pas nécessairement évoluer grandement l’histoire de la saison. Comme quoi, The Punisher est aussi une série qui stagne tout en proposant des trucs qui sont proches du film d’action sans réflexion, mais avec de l’adrénaline en veux-tu en voilà pour un téléspectateur qui en réclame depuis le début de la saison. Je suis légèrement frustré par moment car The Punisher aurait pu justement être la série d’action que l’on pouvait attendre dans l’univers de Marvel sur Netflix, sauf que c’est plus ou moins tout l’inverse qui s’est passé. Finalement, ces deux épisodes sont très inégaux même si j’ai une préférence pour le second que j’ai trouvé pour le coup un peu plus fun et agréable à suivre que les précédents dont les sujets ne sont pas toujours très soignés et/ou bien traités.
Note : 5/10 et 6/10. En bref, The Punisher reste toujours très en deçà de ce qu’elle pourrait réellement faire. Dommage.