Les interactions postérieures à la déclaration fiscale, comme la demande de remboursement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ou les contrôles fiscaux résultant de corrections apportées à la déclaration d'impôt sur les sociétés (IS), demandent une implication forte de la part des entreprises. Dans ce domaine, la France semble bonne élève puisqu’elle se situe au 10ème rang du classement des pays européens de l'Association européenne de libre-échange (l’AELE), devant l’Angleterre, le Danemark et les Pays-Bas. L’hexagone s’inscrit donc bel et bien dans la dynamique d’efficacité fiscale engagée au niveau mondial.
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La transformation digitale de l’économie, amorcée il y a plus de dix ans, se traduit aujourd’hui sur le plan fiscal par une plus grande dématérialisation des démarches déclaratives (notamment la mise en place de systèmes de télédéclaration et de télépaiement des impôts). Dans ce contexte, l’Europe fait figure de modèle d’efficacité fiscale pour les entreprises, en particulier en matière de procédures post-déclaration.
Ainsi, le temps moyen consacré aux obligations déclaratives dans 190 pays a diminué de 5 heures, pour atteindre 240 heures. Depuis 2004, il a diminué de 81 heures, ce qui reflète l’évolution massive engendrée par l’apport de la technologie. Le nombre de paiements a reculé à 24, soit une baisse d’1 point en un an. La diminution de 5 heures du temps moyen passé à se conformer à la réglementation fiscale témoigne des transformations digitales des pays, engagées depuis de nombreuses années. En moyenne, le temps consacré aux obligations déclaratives d’une entreprise est de 240 heures, occasionnant 24 paiements, pour un taux d’imposition total (TTCR) de 40, 5 %. Cependant, cette diminution reflète aussi plusieurs niveaux de digitalisation. L’utilisation de systèmes en temps réel pour suivre les transactions est pour l’instant l’apanage de grandes entreprises issues de certains pays, comme la Russie, la Chine ou la Corée du Sud. Leur impact à l’échelle mondiale est pour l’instant faible, mais pourrait évoluer dans les prochaines années à mesure que ces technologies se développent et se démocratisent dans davantage de pays. Les systèmes de contrôle en temps réel pourraient avoir des conséquences bénéfiques, diminuant la probabilité d’un contrôle fiscal.
Cette digitalisation nécessite cependant la mise en place d’outils permettant le traitement de données toujours plus nombreuses. Il s’agit d’un véritable défi, en particulier pour les plus petites entreprises, qui ne disposent pas encore de l’intégralité des moyens nécessaires pour appréhender cette évolution. Les démarches post-déclaratives (dont la TVA) restent l’un des processus les plus complexes pour les entreprises. Dans certains cas, la transmission d’informations requises par les administrations peut entrainer des délais administratifs de plus d’un an. Pour 81 pays, un contrôle fiscal est déclenché lorsque les déclarants modifient une erreur simple. Dans 51 pays disposant d’un système de TVA, en particulier dans les pays d’Amérique du Sud et d’Afrique, le remboursement de la TVA n’est pas possible. Ces tendances illustrent la réelle marge de progression pour beaucoup de pays. En 2016, 162 disposaient d’un système de TVA, et 107 prévoyaient le remboursement des crédits de TVA.