Yo-Yo Ma. Crédit photographique Jason Bell.
Cellomania. Le violoncelle est au centre de l'édition 2018 des Dresdner Musikfestspiele qui auront lieu du 10 mai au 10 juin prochain. Le Festival de musique de Dresde nous a offert hier soir un somptueux avant-programme dans le magnifique écrin de l'église Notre-Dame (Frauenkirche) avec en soliste le violoncelliste américain Yo-Yo Ma, le maître incontesté du violoncelle qui a interprété les Suites pour violoncelle solo BWV 1007-1012 de Jean-Sébastien Bach.
Yo-Yo Ma fut un de ces enfants prodiges que son père initia au violoncelle dès l'âge de trois ans, avec pour commencer, rien moins que les Suites! Fils de deux musiciens chinois, il vécut les premières années de sa vie à Paris. A quatre ans, il connaissait déjà par coeur les trois premières suites de Bach et c'est toujours avec le coeur qu'il les joue aujourd'hui.

L'universalité de la musique semble lui tenir profondément à coeur. Alors qu'il donnait les Suites à Paris au Théâtre des Champs-Elysées en 2010, il confiait au journaliste du Figaro: «Les Suites de Bach, souligne-t-il, comportent des sarabandes, une danse qui vient du nord de l'Afrique, et que les Espagnols trouvaient lascive. Il y a des gigues, qui sont celtiques. On dit que Bach était allemand, mais l'Allemagne n'existait pas !» Hier soir, Yo-Yo Ma donnait particulièrement à entendre les rythmes de ces danses au point qu'on était tout étonnés que ce soit de la musique composée par le Maître d'Eisenach, tant on se sentait transportés à une fête populaire de leurs pays d'origine.
Et puis, entre deux suites, ce musicien de génie redevient un homme joyeux et simple, convivial, qui rit et s'étire et communique avec le public en l'invitant à se lever et à faire quelques mouvements pour se désengourdir. La joie de vivre du musicien irradie et se communique jusqu'aux plus hautes tribunes de l'église Notre-Dame. Cet homme et sa musique ont un pouvoir de transformation qui nous invitent au changement et à la création d'un monde meilleur.
10 MAI - 10 JUIN