Selon moi, l’informatique de la PME se distingue en 2 énormes pavés : d’un côté les logiciels métiers permettant à l’entreprise de gérer sa production, ses devis, ses factures, ses stocks etc. et de l’autre ce que nous nommerons, non sans une certaine forme de pudeur, l’infrastructure.
Il s’agit de toute la plomberie nécessaire pour faire fonctionner les dits logiciels métiers : PC, serveurs, imprimantes, dispositifs de sauvegarde, switchs, firewalls et autres routeurs dont il est nécessaire d’assurer le bon fonctionnement. Et finalement, dans ce contexte où la complexité de la technologie est de plus en plus masquée à l’utilisateur, le dirigeant de PME recherche 3 aides en matière d’infrastructure : la plomberie en elle-même (et oui, même au temps du cloud, elle reste nécessaire ! J’y reviendrai plus plus tard…), du support au quotidien (ce que l’on appellera dans notre jargon du Maintien en Condition Opérationnelle ou MCO), et du conseil tout au long de l’année, pour être accompagné de manière fiable, dans cet univers technologique en mutation perpétuelle.
Finalement, il s’agit de garantir la disponibilité des applications et l’intégrité des données qu’elles contiennent. Une fois ce job assuré, c’est là que l’informatique devient stratégique. Dans ces conditions, je ressens parfois une certaine forme d’incompréhension, quand j’observe que certaines PME pensent encore internaliser cette fonction de plombier informatique. Loin de moi l’idée de dévaloriser cet aspect là du job (c’est mon métier !). Au contraire, cela me parait vital pour l’entreprise que cette fonction soit assurée, et bien assurée. Mais le dirigeant, en bon gestionnaire, aura tout intérêt à intégrer une ressource informatique interne orientée sur les logiciels métiers et sera bien avisé de contractualiser avec un prestataire informatique tout le maintien en condition opérationnel de sa tuyauterie numérique, accompagné du conseil éclairé d’un spécialiste.
Cela n’a aucun sens de rémunérer quelqu’un en interne pour cela. Mieux vaut miser sur un responsable informatique orienté métier, projet, vision stratégique, tableaux de bord, avec une approche verticale du job de son entreprise. Une structure de coût optimisée ainsi qu’une force incontestable dans la relation contractuelle amèneront le dirigeant éclairé à jouer sur les 2 tableaux : un responsable interne misant sur l’optimisation perpétuelle des logiciels métiers et un prestataire informatique de confiance pour la maintenance de son infrastructure.
L’habilité du décideur reposera donc sur son agilité à mixer les 2 modèles, non pas en les opposant mais en jouant la synergie. Une tête bien pleine ET une tête bien faite : La connaissance du métier ET l’expérience du terrain numérique. En ce sens, j’encourage aussi le recours à une informatique hybride mêlant serveurs sur site et ressources dans les nuages. Ma recommandation est de conserver sur site a minima une infrastructure assurant les services suivants : contrôle du domaine et des utilisateurs, un espace dédié aux fichiers bureautiques du quotidien, la gestion des impressions, un stockage assurant la sauvegarde locale, et, le cas échéant, un serveur hébergeant des applications non accessibles en mode web.
Il reste donc désormais l’épineux problème du choix du bon prestataire. Pour répondre à cette question, j’ai réalisé dans les colonnes de ce blog un certain nombre de publications qui répondent à cette question. Ce qu’il faut retenir c’est qu’en matière de prestataire informatique, spécialisé sur le métier de l’infrastructure, 2 modèles s’opposent. D’un côté, le canal historique, celui du revendeur traditionnel, habitué à distribuer des solutions matérielles et logicielles accompagnées d’un service d’intégration et de maintenance, et de l’autre des prestataires de nouvelle génération, aussi appelés Managed Service Providers (MSP). Ces derniers agissent comme un service informatique externalisé pour la PME. Pour un montant forfaitaire mensuel tous compris, le MSP prend en charge tout ou partie de l’infrastructure informatique de son client. Celui-ci peut alors se concentrer sur son métier au quotidien.
Cette nouvelle forme de prestataire est tout à fait adaptée aux environnements économiques et technologiques récents, décrits ci-dessus. En effet, et vous le comprenez bien, ils se comportent comme un partenaire clé pour compléter l’action du responsable informatique orienté métier interne et ils sont également complètement en phase avec le tournant du cloud computing opérant actuellement au sein des PME.
Au final, c’est le bon sens qui doit prédominer. Comme souvent en matière de décision stratégique, il est important de mettre les choses en perspective et essayer de ne pas viser le gain immédiat. Jean Todt, le patron mythique de l’écurie Ferrari disait que son job n’était pas d’aligner des moutons mais de faire en sorte que les loups qui composent son équipe travail de concert. Votre job est d’orchestrer différents talents complémentaires et de savoir les faire travailler ensemble. Un beau challenge pour une plomberie au service de votre métier, n’est-ce pas ?
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