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10 cm de neige sur Paris et la vie s’arrête. « Bis repetita » et il se trouve même des politiques, dont le meilleur d’entre eux pour s’étonner ! S’étonner alors que cet épisode n’est qu’une nouvelle illustration d’un mal bien franchouillard, l’IMPREVISION déclinée dans de nombreux domaines ! Le lecteur jugera ! Sans hiérarchiser, Imprévision en regard du vieillissement de la population qui débouche sur des régimes de retraites aux abois, des EHPAD surchargés et de nombreux citoyens séniors qui s’étonnent que leur égoïsme de « baby boomers » coute cher à tous et aux jeunes en particulier. Imprévision encore quand on découvre les déserts médicaux et les séquelles graves que cela induit. Fallait-il être grand clerc, pour prévoir le vieillissement des généralistes, dans un métier qui se féminise et que le mode de vie du médecin de campagne dévoué corps et âme a vécu ? Autant de réalités incompatibles avec un numerus clausus d’un autre âge qui ouvre une voie royale aux médecins étrangers. Imprévision toujours face à une décentralisation indispensable mais inachevée, qui commande des restructurations et des économies d’échelle et non pas un empilage de structures territoriales, mille-feuille qui alourdit la masse salariale des fonctions publiques inscrite au grand livre de la dette publique. Imprévision aussi en dépit des déclarations d’intentions, que l’absence totale de maitrise de l’immigration qui débouche sur l’entassement de populations dans des zones de non droit du territoire national. La liste est loin d’être close, mais a quoi bon poursuivre cette litanie connue de ceux et celles qui font commerce des mandats et suffrages, et qui profitent d’une chance inouïe, La France est un grand pays, solide, car partout ailleurs un tel gaspillage aurait conduit depuis longtemps a la faillite dont parlait en son temps un premier Ministre bien connu. Un grand pays qui bénéficie d’une situation géographique privilégiée, d’un climat supportable, d’une culture enviée et de vrais talents humains. Autant d’atouts indéniables qu’il est dommage de ne pas valoriser, en raison de l’incapacité des gouvernants à anticiper, a mettre en perspective, et a mener une vraie pédagogie des enjeux avec des mots simples et des programmes scolaires qui préparent le citoyen de demain. Il est urgent de se poser les bonnes questions car à bien y regarder, ce déni de réalité cultivé par nos gouvernants successifs impacte insidieusement la typologie de comportement du citoyen de base, qui s’accommode de situations, sans penser qu’un pays paralysé par la neige, perd des journées de production et des points dans la dure compétition de la croissance et des couts. Un pays qui ne peut plus « procrastiner » et faire de l’acharnement thérapeutique vis-à-vis d’un modèle social qui a vécu. Nous avons changé d’époque, il faut changer de mentalité, de comportement, et probablement de cadre institutionnel pour autoriser vraiment l’avènement de la voix citoyenne, lucide car informée qui se fera entendre et respecter. R .HASSELMANN