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Vous avez dit "artistique" ?

Publié le 07 février 2018 par Philostrate

 Le patinage et la danse artistique et sportive ont beaucoup en commun. Seule la surface diffère : miroir de glace pour les uns, parquets cirés pour les autres. Sinon, patineurs et danseurs sont comme les deux faces d'une seule pièce. Même goût pour les costumes pailletés au genre très sûr. Même répertoire musical plus ou moins heureux. Même juges conservateurs aux notes souvent contestées. Même public tranquille aussi, amateur de coussins brodés et de peluches aux couleurs acidulées. Il y a donc une profonde injustice à voir les uns figurer au programme des Jeux olympiques d'hiver et célébrés dans les gazettes et les autres, la boule à tango en berne, oubliés de la grande kermesse olympique.

Vous avez dit Ne vous y trompez pas, briller sous les projecteurs demande autant d'abnégation et d'engagement dans les deux disciplines ! Les danseurs, adeptes du tango, du paso-doble ou de la salsa, fournissent un effort physique aussi considérable dans leurs grands championnats internationaux que les patineurs, quelle que soit leur spécialité. Il y a aussi de la sueur et des larmes. Alors pourquoi, dans un cas, la dimension "artistique" de la discipline constituerait-elle un frein, alors que dans l'autre on s'accommode, certes en protestant mais cela fait partie du folklore, du caractère plus que subjectif des notes rendues par des juges pas toujours intègres ? Je vous vois froncer les sourcils. "Mais dans ce cas, mon bon Philostrate, on ne s'en sortirait pas !", direz-vous. "Comment, par exemple, justifier ensuite que le curling soit au programme des Jeux d'hiver sans que la pétanque ne figure à celui des Jeux d'été, ou que le taekwando soit olympique aux dépens du karaté ?"

Eh bien justement, on ne s'en sort pas ! Les Jeux olympiques sont devenus une telle usine à gaz, où chacun souhaite se glisser, que leur organisation a vocation à rester pour l'éternité une affaire de pays riches ou de dictatures prêtes à y engloutir tout leur budget, pourvu que leurs athlètes y brillent à coup sûr. Alors oui, n'en déplaise à nos médaillés de patinage, de ski artistique et acrobatique ou aux tennismen venus y vivre des émotions d'amateur, oui, il faut élaguer le programme des JO. Au revoir, les grands sports professionnels ayant d'autres Graal à conquérir, au revoir les disciplines locales que l'on tire ensuite comme des boulets des olympiades durant. Revenons à une dimension un peu plus humaine de l'événement. Faute de quoi et pour que tout le monde soit sûr d'être invité au banquet, lançons une vaste campagne olympique en faveur de la danse artistique et sportive, du parachutisme, des fléchettes, du surf, de la boxe française, du polo, du squash, de la pétanque ou du billard… et ne souriez pas trop vite, car ces trois dernières disciplines pourraient fort bien se retrouver au programmes des Jeux de Paris en 2024 !


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