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En Europe, le cycle économique n’en n’est pas au même stade. Le chômage demeure encore important dans la plupart des pays et explique la faible majoration des salaires. La BCE ne semble pas préoccupée par l’inflation et n’envisage pas de remontée des taux courts avant au moins un an. Elle devrait néanmoins rapidement mettre fin à ses achats mensuels d’actifs. La croissance en accélération et une politique monétaire toujours très prudente justifient notre préférence pour l’Europe comme zone d’investissement. Nous devrons cependant rester très vigilants sur la remontée des taux longs dans le monde, particulièrement aux Etats-Unis. Le niveau de 3% pour l’emprunt à 10 ans américain pourrait rapidement être approché. Une stabilisation autour de ce niveau ne poserait pas de problème et serait même assez logique compte tenu de la vigueur de l’économie. En revanche, si ce seuil était dépassé, l’inquiétude des investisseurs devrait grandir et provoquer des prises de bénéfices sur les actions américaines, impactant par effet de contagion le reste du monde. L’autre variable à surveiller à court terme est le comportement du dollar. Malgré la vigueur de la croissance américaine, le dollar a baissé en 2017 contre toutes les grandes devises dans le monde, notamment l’euro et le yen. Il s’agit probablement d’une volonté politique américaine pour apporter un surcroit de compétitivité à l’exportation. Une guerre des changes, surtout si elle était accompagnée de mesures protectionnistes, serait néfaste pour le commerce mondial et pour la croissance. Notre scénario central reste à ce jour celui d’une stabilisation de la parité euro/dollar autour du niveau actuel.
Les investisseurs pourraient commencer à s’inquiéter des inflexions des politiques monétaires dans le monde, de la hausse des taux longs et des variations de change. La toile de fond de l’économie mondiale reste favorable pour l’investissement en actions, surtout en Europe et au Japon. Mais un surcroit de volatilité lié à ces évolutions est assez probable dans les prochains mois. Nous évitons par conséquent les placements obligataires et nous privilégions, au sein des marchés actions, les valeurs cycliques et financières.
A propos des auteurs : Emmanuel Auboyneau et Xavier D'ornellas sont gérants associés chez Amplegest.