Le 15:17 pour Paris // De Clint Eastwood. Avec Anthony Sadler, Alek Skarlatos et Spencer Stone.
Basé sur le libre écrit par Anthony Sadler, Alek Skarlatos, Spencer Stone et Jeffrey E. Stern, les quatre héros qui ont sauvé les passagers du Thalys 9364, Le 15:17 pour Paris est la preuve que l’on ne peut pas faire un film de tout. J’attendais pourtant Le 15:17 pour Paris avec une certaine impatience. C’était le retour de Clint Eastwood au cinéma et il a décidé de mettre en scène les vrais héros dans leur propre rôle. L’idée de départ est bonne sauf que Le 15:17 pour Paris est un voyage de l’ennui, passant par une publicité pour le patriotisme américain dégoulinante de bons sentiments. La première partie du film se concentre sur l’enfance de ces trois américains et bien que cela soit intéressant d’un côté, il y a plein de longueurs qui bouffent un peu le film et surtout la motivation du spectateur d’aller au bout. Clint Eastwood, pour montrer l’héroïsme de ces américains, vient alors raconter la vie ordinaire de ces trois personnages qui ont fait quelque chose d’extraordinaire. Certains moments sortent du lot pendant que d’autres sont à côté de la plaque (le montage intercalant des scènes du Thalys au début pendant le récit de l’enfance des héros, le discours maladroit de François Hollande que Clint Eastwood a recollé avec des scènes tournées dans le film, etc.).
Dans la soirée du 21 août 2015, le monde, sidéré, apprend qu'un attentat a été déjoué à bord du Thalys 9364 à destination de Paris. Une attaque évitée de justesse grâce à trois Américains qui voyageaient en Europe. Le film s'attache à leur parcours et revient sur la série d'événements improbables qui les ont amenés à se retrouver à bord de ce train. Tout au long de cette terrible épreuve, leur amitié est restée inébranlable. Une amitié d'une force inouïe qui leur a permis de sauver la vie des 500 passagers …
Le seul passage réellement intéressant (et c’est le plus court du film) c’est ce qui se passe dans le Thalys. Sauf que cela ne dure pas très longtemps car le terroriste a été rapidement arrêté et il n’y a donc que très peu de choses à faire sur le sujet. Raconter l’histoire de ce point de vue là, c’était un risque de s’ennuyer. Et c’est clairement ce qui se passe dans ce film, alors que l’on enchaine les vies ordinaires mais souvent trop ordinaires pour qu’elles deviennent réellement palpitantes. Peut-être que le seul truc à en ressortir est le destin de Spencer Stone qui a toujours voulu devenir militaire et qui n’a jamais réussi à le devenir. La seule originalité de ce film venait donc de prendre les vrais héros pour incarner leurs propres rôles. Sauf qu’en prenant ces « vrais gens » pour ces rôles, le film perd de sa puissance. Seul le fait de savoir que ce sont eux permet de réellement prendre aux tripes. Leur interprétation est amatrice et laisse à désirer dans les moments d’émotion. Clint Eastwood continue de prendre ses sujets fétiches sur le patriotisme, l’amour de l’Amérique, etc. et dilue tout cela dans un film qui manque de finitions.
Note : 4/10. En bref, ennuyeux en partie, Le 15:17 pour Paris démontre que l’on ne peut pas faire des films de tout et de rien au prix de sensationnalisme facile.