Alors que Get Shorty a déjà été renouvelée par Epix pour une seconde saison, j’étais un peu passé à côté de cette série après avoir vu le premier épisode en août dernier. Ce n’est pas que je n’avais pas été séduit par le premier épisode, juste que j’avais d’autres priorités au moment. Après dix épisodes, cette adaptation du roman d’Elmore Leonard (qui avait déjà été adapté par Barry Sonnenfeld il y a près de 20 ans au cinéma) est faite par Davey Holmes, que je ne connaissais pas plus que ça non plus. Elmore Leonard est tout de même un romancier de talent qui a un style particulier dont le défi ici est de le retranscrire au mieux. Et ça fonctionne plutôt bien jusqu’au bout de la saison malgré quelques trous d’air narratifs où l’on sent que Get Shorty a aussi besoin de se motiver. Sur le papier, l’histoire est donc la même ici que dans le roman ou encore dans le film que l’on a tous déjà vu au moins une fois. Pour rappeler le contexte (après ma critique d’aout dernier), nous avons un homme de main qui travaille pour la mafia et qui doit aller à Hollywood pour un contrat. Ce contrat va alors l’emmener dans le monde du cinéma, ce qui est encore là une belle occasion de mélanger deux mondes entre réalité et fiction (la réalité avec la mafia et la fiction avec le cinéma).
Si le film de Barry Sonnenfeld prenait un chemin assez satirique sur le monde du cinéma et Hollywoodien en général, avec un criminel narcissique au milieu de ce monde de pourris, escrocs et l’excentrisme des stars alors Get Shorty choisit ici en version série un chemin légèrement différent et probablement beaucoup plus sombre. Ce n’est plus vraiment une satire sociale sur Hollywood mais plus un drame humain avec un héros et ses problèmes personnels (son mariage va mal, son boulot pour la mafia ne lui donne plus de motivation, etc.). La dépression dans laquelle le héros semble plonger au fur et à mesure est un terrain que Get Shorty explore donc à sa façon. Sans en faire des tonnes, cette série s’avère finalement plus rafraichissante à la longue que ne pouvait le laisser imaginer le premier épisode. Côté casting, encore Chris O’Dowd et Ray Romano, nous avons pas mal de bonnes têtes qui apportent leur talent au service d’un script plutôt soigné dans son ensemble. Bien entendu, pour ne pas utiliser complètement ce qui a déjà été fait et apporter un brin d’originalité, Get Shorty décide alors de faire du personnage de Ray Romano : Rick Moreweather, quelqu’un de désespéré, là aussi comme s’il était au bord de la dépression.
Il n’y a pas de magie à Hollywood et Get Shorty compte bien nous faire part de son point de vue. Exit donc la satire hollywoodienne et place à quelque chose d’un peu plus creusé d’un point de vue dramatique sur la vie de chacun des personnages. Pour autant, certains épisodes trainent en longueur et manquent de mordant. Peut-être aussi est-ce à cause du côté légèrement trop dramatique de la série qui n’est pas toujours engageante. Mais au moins, même si Chris O’Dowd n’est pas toujours parfait dans le rôle (ce n’est pas nécessairement de sa faute mais du script qui déraille par moment), il y a suffisamment d’éléments qui donnent envie d’enchaîner les épisodes sans trop de difficulté. Je ne regrette pas d’avoir poursuivi cette aventure que j’avais malheureusement laissé de côté cet été. C’est une petite pause hivernale bien méritée qui nous colle un peu du soleil californien en pleine figure. Je pense que j’en avais légèrement besoin là aussi. Dommage aussi que finalement Get Shorty reprenne des éléments narratifs que l’on a déjà vu cent fois : un homme violent qui cherche une certaine forme de rédemption à un endroit qui n’est pas vraiment l’endroit rêver pour le faire.
Note : 5/10. En bref, une série agréable mais pas exceptionnelle qui a malgré tout un charme et des atouts.