Quand SFR Play s’associe avec Sky Atlantic, cela donne Riviera, une série se déroulant sur la côte d’Azur en France. Reprenant les éléments les plus caractéristiques du soap et du thriller, Riviera nous plonge alors dans une aventure rocambolesque mais qui par moment réussie finalement à nous accrocher jusqu’au bout. Neil Jordan, le créateur de The Borgias trouve ici une histoire farfelue mais qui tient suffisamment la route malgré tout. Il faut dire qu’il se repose aussi en grande partie sur le talent de Julia Stiles (Dexter), héroïne de la série. Cependant, il y a tout de même un hic dans tout cela : Neil Jordan n’est pas très content des changements que la production a pu lui dicter sur sa propre création. C’est sûrement pour cela que tout ne tient pas forcément début et que Riviera ajoute un brin d’absurde à son aventure. Si je n’avais pas trop apprécié le premier essai d’Altice Studio pour SFR Play qu’était Les Médicis : Maître de Florence (lourde et pompeuse dans tous les sens), Riviera est un changement bienvenu. De plus, la série parvient à utiliser de façon suffisamment intelligente son histoire pour ne pas trop tomber dans tous les poncifs du genre qui à la longue deviennent redondants.
Toute l’histoire tourne donc autour de la famille Clios dont le patriarche, un dénommé Constantine, milliardaire et philanthrope, grand amateur d’art, est présumé décédé après que son yacht est explosé. Bon, jusque là on pourrait se croire dans Revenge. Et la comparaison n’est pas forcément si caduc que ça puisque certains éléments (notamment le côté thriller sous le soleil) colle plutôt bien avec l’ambiance de la série de ABC. Par ailleurs, Riviera a une histoire suffisamment riche à nous raconter pour que l’on passe un bon moment à chaque épisode et c’est alors qu’elle s’enorgueillit régulièrement de rebondissements et révélations qui étayent alors un propos déjà plutôt complet. S’il y a bien évidemment quelques poncifs un brin clichés, la série tient la barre jusqu’au bout de ses dix épisodes. Car il y a aussi des défauts, notamment dans ce montage décousu qui peut déconcerter les téléspectateurs et ne pas nécessairement être ce qu’il y a de plus séduisant non plus. Mais derrière des dialogues et une intrigue classique se cache pas mal de bonnes surprises à suivre au fil des épisodes. Grâce à de bons cliffanghers, l’enchainement se fait sans trop de problème.
J’avais vu le premier épisode lors de la sortie de Riviera et puis j’avais un peu mis la série de côté par manque de temps. Je ne regrette pas du tout d’avoir vu cette première saison en entier. Julia Stiles fait le job pour lequel elle était là et c’est déjà pas mal. Avec du trafic d’oeuvres d’art, des manipulations en tout genre, un peu de chantage sur les bords et des personnages classiques du genre alors on peut facilement se laisser séduire. Certains épisodes trainent un peu en longueur (ce qui est forcément dommage) mais dans ce monde peuplé d’escrocs et de meneurs, Georgina est un personnage qui sait rapidement asseoir son trône et s’imposer. On sent que la star de Riviera ce n’est pas forcément son casting mais bel et bien la Côte d’Azur dont la série semble clairement faire la promotion. Le co-scénariste, Paul McGuinness l’avait annoncé dans une interview lors de la pré-production de la série. Fort heureusement que Riviera se déroule sur la Riviera car dans ce cadre, tous les personnages que l’on peut voir sont crédibles. Ils peuvent en faire des tonnes, on a envie de croire à chaque fois à ce qu’ils nous racontent. Et ce n’est pas si mal que ça finalement.
Une seconde saison de Riviera est déjà envisagée par Altice et les producteurs et l’on pourrait alors imaginer qu’elle se déroulerait en partie dans d’autres lieux en Europe même si la Villa Carmella et la famille Clios seront toujours au centre de l’histoire. Après tout, ce serait vraiment bête de faire l’inverse alors que l’histoire a toujours été la leur.
Note : 6.5/10. En bref, un thriller-soap efficace.