Il faut y regarder à deux fois. Laurent Wauquiez qui n’aime rien tant que gravir rituellement depuis 2012 le mont Mézenc aux confins de l’Ardèche et de la Haute-Loire en chemise blanche entouré d’aficionados affectionne les mots chauds et vibrants. Les symboles de la cime et du vent participent à la confection de l’image du président de Les Républicains. Grimper, n’est-ce pas tout naturel quand on vise à monter dans les sondages ? L’ascension vers de hautes fonctions ne se fait-elle pas avec l’ambition de s’élever. Le problème avec la com, (et non la communication), c’est qu’à trop privilégier l’image on se relâche sur les mots. Ils s’en souviennent, les rancuniers, et ils se paient le retour comme un boomerang mal élevé.
Devant des étudiants d’une école de commerce, pour monter un visage neuf, il confie qu’il ne leur a pas délivré « le bullshit » qu’il délivre habituellement sur « un plateau médiatique ». C’est une forme de considération, de privilège. Il faut que ces jeunes gens se sentent gratifiés. Le sens premier de ce terme très en vogue dans certaines séries est « merde de taureau ». Il est employé pour « conneries », « foutaises ». Laurent Wauquiez vend bien la mèche. A vous, je parle franco, devant un micro, je raconte les fadaises qui font plaisir. N’est-ce-pas là l’essence même du baratineur du bonimenteur, du bonisseur, du charmeur, du discoureur, du hâbleur, du jacasse, du laïusseur, du phraseur ? Il n’y a que l’embarras des mots.
Vouloir être un sémillant sectateur de Sarkosy fait malgré tout tomber le masque. Donner sans état d’âme à la cantonade, sa vision personnelle de la relation avec les citoyens est une marque rare de lucidité. Nous voilà prévenus, en voilà un qui parle vrai. Et juste. Il y a longtemps que cela n’était pas arrivé.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble