Chronique d'une ville où le roi se meurt (2)

Dans cette ville, le roi se meurt. Tout le monde le sait, sauf lui sans doute. Ses enfants se disputent, se déchirent, se perdent dans les circonvolutions du pouvoir. L'un décide de rejoindre Jupiter, l'autre on ne sait pas encore quel Dieu, c'est le règne de l'opportunisme le plus abject avec lequel on balance toutes les valeurs d'une République qui ne marche plus et que l'on estropie chaque jour. Peu leur importent les déchirures de la ville, peu leur importent les blessures du peuple, ils ne pensent qu'à leur petite place d'obséquieux politiciens qui ne voient la politique que comme un plan de carrière.

C'est une tragédie qui se joue, le petit roi se meurt et ses enfants font risette à l'Empereur, courtisans incultes nourris aux mamelles d'une social-démocratie désormais éclatée, brisée, écrasée, que l'Empire ressortira si nécessaire afin de faire illusion auprès d'un peuple qui reprendrait le combat.

Peuple malmené, peuple trahi, peuple maintenu sous le joug de la misère, il n' a rien à attendre de ces politiciens qu'ils se disent du centre, de droite, de gauche ou des extrêmes, il n' y a jamais rien à attendre de ces gens là.

Toute l'histoire de la République montre qu'elle ne marche jamais avec des Dieux, ni avec des rois, ni avec des courtisans qui font des sourires puis violent le peuple. Seules la culture et l'éducation du plus grand nombre permettra à la République de grandir et de chasser tous ces usurpateurs.

Marianne, regarde ce qu'ils ont fait de toi les Jupiter, les politiciens de tous bords, sont de la même engeance, ils ne se drapent du drapeau tricolore que pour avilir la Patrie. Ils ont réussi à faire grandir le fascisme pour l'utiliser en épouvantail, ils ont divisé la république et présenté leur bouffonnerie comme le modèle suprême de la démocratie.

Dans cette ville, les politiciens de tous poils ont tué toute initiative, ils ont ouvert leur grand théâtre burlesque pour amuser les quelques idiots qui croient encore que la vie est de se soumettre à la marchandise, à l'argent et au pouvoir.

Vous avez raison, citoyens de vous abstenir d'apporter du crédit à ces gens là.

Et vous êtes de plus en plus nombreux à refuser la mascarade.

Plus encore que du dégagisme, il faudra un jour remettre les choses à l'endroit, c'est à dire renverser leur monde, accomplir l'oeuvre de salut public, pour que le bonheur ne soit pas une chimère mais le fruit de nos actes.