Imprimer une chronique
Emu, comme j’imagine tous ceux qui ont eu le privilège de lire la dernière chronique de Julie Campagne Signalétique, j’ai voulu l’imprimer. Première tentative, les deux côtés sont rabotés, il manque le début ou la fin des mots s’ils sont longs, la totalité des courts, question d’échelle. Plus surprenant, la fin du premier paragraphe est censurée pour des raisons difficiles à comprendre. Je n’ai pas eu l’énergie de voir plus loin, préférant recommencer l’impression.
Même résultat. Si je n’avais lu la Chronique de Julie mais aussi un certain nombre d’auteurs, je pourrais spéculer sur les raisons qui poussent les machines à nous censurer, à supprimer des mots, voire des phrases. Non, les choses se déroulent selon une logique qui nous échappe ne serait-ce que parce que les choses (et les animaux) ne parlent pas. Comme ils ne veulent pas avouer qu’ils ne connaissent aucune de nos catégories, ni le moindre mot, il est donc pratique et facile de leur faire exprimer nos propres phantasmes.
Je ne tomberai pourtant pas dans ces stupidités. Je ne ferai qu’incriminer les informaticiens qui m’interdisent d’imprimer et de reproduire les chroniques ; mais à la différence de Julie, je ne dispose d’aucun imaginaire pour reconstituer les logiques qui conduisent à enfermer les documents dans la diffusion pour interdire leur conservation. Mais je l’avais bien dit, l’espace n’obéit pas aux mêmes règles que le temps, contrairement à ce que veulent nous faire croire les coordonnées cartésiennes.
Bernard Traimond