Dividendes et fiscalité: l’importance des dividendes exonérés d’impôts (1/3)

Publié le 26 février 2018 par Chroom

PROLOGUE

Le soir d’Halloween, un petit garçon habillé en costard cravate frappe à la porte d’une maison.

L’habitant lui demande :
– Mais en quoi es-tu déguisé petit?
– En Monsieur des Impôts.

Et le garçon repart avec un tiers des bonbons, sans même dire merci...

INTRODUCTION

Peu d’investisseurs réfléchissent de façon approfondie aux aspects fiscaux lorsqu’ils sélectionnent leurs placements.

Dans cet article, je vais tenter de vous exposer pourquoi il est absolument essentiel de tenir compte de la fiscalité. Les explications chiffrées qui vont suivre pourraient bien être un véritable électrochoc pour beaucoup de lecteurs.

A vrai dire, bien que que j’aie toujours été particulièrement sensible aux aspects fiscaux, je dois vous avouer qu’en procédant aux recherches nécessaires à la rédaction de cet article, ainsi qu’en étudiant mes propres relevés fiscaux et en effectuant d’autres simulations chiffrées, j’ai moi-même été bluffé. Les résultats se sont avérés encore bien plus spectaculaires que je ne l’avais imaginé...

Mais prenons les choses dans l’ordre et commençons ce périple fiscal par le début.

BOURSE ET FISCALITÉ

Chaque investisseur ayant déjà acheté des obligations ou des actions aura rapidement découvert que sur un coupon ou un dividende de 100 fr, il ne lui restait après le passage des nos amis de l’intendance des impôts au final bien moins de 100 fr.

Autopsions ce qui se passe avec votre dividende Nestlé: Alors que vous pensiez recevoir 100 fr, vous faites connaissance avec un nouvel ami qui s’appelle l’impôt anticipé. Et paf, vous ne touchez que 65 fr.

Bon, c’est énervant, mais rien de bien dramatique me direz-vous: Lorsque vous déclarerez votre dividende Nestlé dans votre déclaration d’impôts, on vous remboursera ces 35%.

C’est vrai, néanmoins j’ajouterais que ce n’est quand même pas très pratique lorsque vous aspirez à vivre de vos dividendes: Vous ne recevez que 65% de votre revenu passif au mois d’avril ou de mai, le reste arrivera... presque une année plus tard au moment du remboursement de cet impôt anticipé (les fonctionnaires sont connus pour leurs multiples qualités, dont la rapidité fait indéniablement partie). C’est le premier effet Kiss Cool des joies de l’imposition.

Notons au passage que le droit au remboursement de l’impôt anticipé s’éteint si la demande n’est pas présentée dans un délai de trois ans.

Le deuxième effet Kiss Cool ne tarde pas à suivre quand vous découvrez que votre dividende Nestlé (il s’agit bien entendu cette fois du dividende brut de 100 fr et non du dividende net de 65 fr...) est venu s’ajouter à votre salaire et qu’il est taxé d’une façon fort désagréable, que je décortiquerai plus tard dans cet article.

Voilà dans les grandes lignes ce qui se passe avec les dividendes imposables, aussi appelés dividendes ordinaires.

LES GAINS EN CAPITAUX

Heureusement, me direz-vous, il y a les plus-values boursières qui, elles, ne sont pas imposées (pour autant qu’il ne s’agisse pas de négoce boursier à titre professionnel). Si vous achetez des actions Nestlé à 75 fr et les revendez à 80, les gains sur cours vont directement dans votre popoche.

Le problème, outre les frais de courtage, c’est que les gains en capitaux ne sont pas aussi prévisibles que les dividendes. Il s’agit donc plus de spéculation que d’investissement. Si vous avez acheté Nestlé à 75 fr et que l’action n’en vaut plus que 70, c’est déjà plus délicat, surtout si vous comptiez vivre de la bourse en vendant régulièrement avec succès des plus-values.

Fort désabusé suite à la découverte de la façon dont sont imposés vos dividendes et déstabilisé par l’imprévisibilité des gains en capitaux, vous ne tardez pas à entendre parler des dividendes non imposés...