Le Président dans Pierre et le loup à l'Elysée: Un message pour les éleveurs ?
Parmi ses nombreux talents, notre Président, a notamment celui du théâtre. Et c’est ce goût pour le jeu d’acteur et la littérature qu’il va mettre en avant en acceptant d’endosser le rôle du récitant dans Pierre et le Loup. Un conte musical composé par Prokofiev. Mais Emmanuel Macron met la barre très haut. D’abord parce que le nombre et la qualité des comédiens qui l’ont précédé dans ce rôle, sont assez impressionnants. Galabru, Rochefort, jusqu’à Gérard Philippe. Gérard Philippe… La plupart d’entre nous ne l’ont pas connu, mais il suffit de revoir ou d’écouter une captation du « Prince de Hombourg », de « Lorenzaccio », ou du « Petit Prince » de Saint-Exupéry pour être immédiatement envouté par cette voix, ce charisme. Et puis, il a été Rodrigue, dans « le Cid » bien sûr… Pas de mauvais esprit : La célèbre tirade « Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort nous nous vîmes trois mille en arrivant au port » n’évoque pas le succès de « En Marche ». Mais plus la reconquista des espagnols se regroupant pour bouter les arabes hors d’Espagne.Mais revenons à nos moutons. Et justement, quand on est Président, toute décision, même le choix d’un conte pour enfants, a une signification. Emmanuel Macron veut-il donc faire passer un message aux éleveurs de mouton ? Dans Pierre et le loup, Pierre ne tue pas le loup qui terrorise le village. Il l’attrape par la queue. Est-ce ce que suggère le Président par exemple à cet éleveur qui au salon de l’agriculture tenta de lui expliquer, des sanglots dans la voix, son immense peine de retrouver au petit matin ses brebis dévorées par les loups ? Le Président le renvoya au préfet et au Plan Loup. Un Plan Loup qui tente de trouver un terrain d’entente entre les défenseurs des lupidés et en même temps les éleveurs.Le Ministère de la transition écologique va autoriser 40 prélèvements - c’est-à-dire abattage - de loups. Cela fait hurler les écolos. Mais c’est insuffisant pour les éleveurs qui se sentent désarmés face à la rapide expansion des meutes de loups. L’an dernier 42 meutes recensées, plus de 360 individus. Disparus dans les années 30, les loups sont revenus d’Italie par le Mercantour, ils sont aujourd’hui dans le Vercors, en Savoie, en Lozère, on en aurait vus en Aveyron. Et les attaques se multiplient : 1000 moutons ou brebis dévorés en l’an 2000, plus de 10 000 l’an dernier. On a bien essayé d’utiliser des chiens formés pour la protection des troupeaux, comme les patous, mais cela ne suffit pas. En fait, il faudrait enfermer tous les troupeaux la nuit ce qui est évidemment totalement antinomique avec l’estive et les alpages. Bien sûr, les loups ne mangent pas les enfants ni les adultes. Comme on le voit dans « L’Homme à l’envers », le passionnant polar de Fred Vargas, qui se déroule justement dans le Mercantour, on met parfois sur le dos des loups des crimes commis par des hommes ou des attaques commises par des chiens errants. Bien sûr pour chaque bête, l’Etat paie une indemnité. Cela commence d’ailleurs à chiffrer. De 80 à 520 euros par tête, encore faut-il que la carcasse de la bête soit retrouvéeEt l’économie pastorale, indispensable pour l’entretien des montagnes, et le maintien des hommes et notamment des jeunes dans des régions où il n’y a pas beaucoup d’autres ressources, est déstabilisée par cette nouvelle donne écologique. Beaucoup d’éleveurs sont découragés.Le plan Loup du gouvernement arrivera-t-il à ménager la chèvre et le loup ( le choux ?).