La prévalence de la démence augmente, avec le vieillissement des populations, atteignant 5-7% des personnes âgées de 60 ans et plus. Cette étude d'observation, parmi les plus larges sur l'association entre la consommation d'alcool et le risque de démence confirme l'alcool comme le plus grand facteur de risque de démence. Ces conclusions, présentées dans le Lancet Public Health suggèrent de surveiller systématiquement, chez les patients âgés, ce facteur bien évitable, d'autant qu'il semble accélérer l'apparition de la démence.
Les troubles liés à la consommation d'alcool constituent ainsi un facteur majeur mais également évitable associé à l'apparition de tous les types de démence, en particulier la démence précoce, confirme cette menée auprès de plus d'un million d'adultes diagnostiqués avec la démence en France. Ainsi, parmi les 57.000 cas de démence précoce, soit diagnostiquée avant l'âge de 65 ans chez les participants, 57% s'avèrent associés à une consommation excessive et chronique d'alcool -un niveau de consommation défini par l'OMS comme une consommation moyenne >60 grammes d'alcool pur par jour pour les hommes (4 à 5 verres) et >40 grammes (environ 3 verres) par jour pour les femmes.
L'alcool, un accélérateur de développement de la démence ? Les troubles de la consommation d'alcool apparaissent en effet des facteurs de risque particulièrement importants pour les formes de démence précoces, soit qui apparaissent avant l'âge de 65 ans et vont entraîner des décès prématurés, explique le Dr. Jürgen Rehm, co-auteur de l'étude et chercheur en santé mentale au Centre for Addiction and Mental Health (CAMH) -University of Toronto.
L'alcool un réducteur d'espérance de vie : ainsi c'est une réduction d'espérance de vie de plus de 20 ans qui est constatée chez ces patients atteints de démence précoce et pour qui l'excès d'alcool est l'une des principales causes de décès. De plus, ces troubles liés à l'alcool apparaissent également associés à plusieurs autres facteurs indépendants d'apparition de la démence, dont le tabagisme, l'hypertension artérielle, le diabète, un faible niveau d'études, la dépression et la perte auditive. Ainsi, l'excès d'alcool contribue de plusieurs façons, indépendamment et indirectement au risque de démence.
Alcool, stigmatisation et démence : seuls les cas de troubles les plus sévères liés à l'alcool ayant été inclus dans l'étude, les résultats doivent être tempérés, cependant ils doivent alerter. De plus la stigmatisation généralement associée à l'alcoolodépendance pourrait renforcer encore l'association alcool/démence. Le dépistage d'une consommation excessive et chronique d'alcool devrait donc être mis en œuvre lors des consultations de routine des patients âgés et le cas échéant, suivi d'interventions contre l'excès d'alcool pour réduire l'incidence et le fardeau des démences.
Car les lésions cérébrales induites par l'alcool et le risque de démence associée sont évitables.Équipe de rédaction Santélog