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[Critique] Moi, Tonya

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Moi, Tonya

[Critique] Moi, Tonya
Réalisé par Craig Gillespie (Une fiancée pas comme les autres, The Finest Hours), Moi, Tonya est un biopic qui raconte le parcours atypique de la sportive controversée Tonya Harding (Margot Robbie), championne de patinage artistique dans les années 80-90. Première femme à réussir un triple axel dans une compétition majeure, elle est aujourd’hui surtout connue pour sa célèbre rivalité avec la patineuse Nancy Kerrigan aux JO de 1994, et sa tentative de nuire à sa rivale orchestrée avec son mari de l’époque (Sebastian Stan).

Si Craig Gillespie n’a définitivement pas la virtuosité d’un Martin Scorsese pour mette en image cette tranche de vie absolument délirante, le cinéaste australien délivre néanmoins une œuvre particulièrement énergique, pouvant s’appuyer sur un montage astucieux et une utilisation intelligente du style « faux documentaire ». Deux paramètres qui favorisent à n’en pas douter l’immersion dans le film. Au même titre d’ailleurs que le scénario. Extrêmement dense, celui-ci a effectivement la bonne idée de concentrer principalement ses efforts sur la vie de la championne, plutôt que sur ses performances sur la glace. Un choix habile permettant au long-métrage d’offrir davantage de profondeur à l’héroïne, mais aussi d’élargir son public cible. Exprimant très bien le flou qui entoure certains épisodes de la vie de la jeune femme, notamment grâce aux interpellations fréquentes des personnages envers le spectateur (chute du 4ème mur), le script ne se prive toutefois pas d’évoquer de manière crue la violence physique, verbale et psychologique subie par Tonya durant une bonne partie de sa vie. En cela, le film jouit d’un réalisme exacerbé qui renforce assurément l’impact des séquences.

[Critique] Moi, Tonya
A travers le parcours subversif de cette étonnante athlète, et plus particulièrement de la rivalité qu’elle entretient avec Nancy Kerrigan, le film dépeint aussi avec brio la fracture sociale faisant rage aux États-Unis, l’image renvoyée étant tout aussi importante, sinon plus, que les aptitudes de patinage. Passionnant dans sa première partie, le long-métrage s’enlise cependant dans la seconde, ne parvenant plus véritablement à faire évoluer son propos. Une fois passée l’agression de la rivale, l’histoire semble en effet faire du surplace, répétant inlassablement les mêmes choses. Heureusement, dans ces moments-là, le film peut compter sur la performance spectaculaire de Margot Robbie pour sauver les apparences. Se montrant à nouveau aussi à l’aise dans le registre dramatique que comique, l’actrice australienne incarne de manière convaincante la célèbre patineuse, lui accordant toute la profondeur nécessaire. A ses côtés, Allison Janney explose de charisme et de cynisme dans la peau de sa terrible mère. Pas forcément habituée à ce type de rôle, la comédienne se positionne comme une sérieuse prétendante à l’Oscar du meilleur second rôle féminin dans quelques jours.

Méchamment divertissant, Moi, Tonya s’impose donc comme un biopic dramatique aussi drôle que mordant. Porté par deux actrices sensationnelles, remarquables Margot Robbie et Allison Janney, le film décrit avec énergie le parcours tourmenté de la célèbre patineuse américaine Tonya Harding. Dommage toutefois que la seconde partie du récit piétine quelque peu.


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