Un clip recueille aujourd’hui une audience croissante sur les réseaux sociaux. La force de sa résonance est dans la construction de la vidéo et dans la manière dont le message est construit. Son style est e contraire de la langue de bois. Il rentre dans le vif du sujet en partant du principe qu’il existe une corrélation entre l’augmentation des agressions contre les femmes dans une partie de l’Europe à la suite de l’arrivée massive des migrants.
Les personnes qui prennent la parole sont des femmes jeunes et déterminées. Elles parlent des risques liés à leur vie quotidienne, du changement de vie qui s’opère. Elles sortent de l’oubli le prénom des victimes et rappellent le calvaire qu’elles ont enduré et la banalisation de ce processus. On est loin du non-dit, de l’omission, du discours compatissant des milieux « progressistes » et des personnes qui se réfugient dans le dogme de la laïcité. Et c’est bien là le problème.
Si ce clip est réalisé par des néonazis comme le dénoncent des médias français, il signifie simplement que leur propagande est redevenue fulgurante. Les tristes singeries des Fémen et le crétinisme des féministes islamo-gauchistes sont balayés par cette démonstration. La posture défensive de la laïcité ne fait pas non plus le poids pour contenir les menaces de déstructuration de la société française. Elle est devenue une nouvelle ligne Maginot mentale.
Comment en sommes-nous arrivés à une situation aussi absurde : à savoir que la parole qui sonne de plus en plus juste aujourd’hui est portée par des femmes que l’on présente comme des héritières potentielles de l’idéologie du IIIème Reich ?
Faisons trois pas en arrière. La racine du mal est à lire sur un autre échiquier. Les États-Unis ne savent pas contenir la Chine et ne veulent pas affronter plusieurs adversaires en même temps. Ils ne veulent donc pas d’une Europe à la recherche d’une autonomie stratégique, et susceptible un jour de se retrouver dans leur dos. Ils ont déjà fort à faire avec la renaissance de la puissance russe et du jeu iranien au Moyen Orient.
Faute d’avoir réussi à réduire les États-nations du vieux continent à des fonctions supplétives, Washington appuie résolument et de manière indirecte les politiques migratoires afin d’affaiblir les bases socioculturelles de l’Europe. Ces manœuvres de « soft » cover action* aboutissent aujourd’hui à la renaissance des courants nationaux populistes en Hongrie, en Autriche et désormais en Allemagne.
Pour l’Europe, c’est un retour en arrière aux conséquences incalculables. Pour les États-Unis. c’est un moyen, à moindre frais, de repousser l’éventualité d’une Europe puissance qui sortirait de son état de vassalité depuis 1945.
Comment rompre un tel processus suicidaire pour nous …. Comme pour eux ? Sachant que cette stratégie de fragiliser la montée en puissance de ses alliés ne renforcera pas les États-Unis à terme et qu’elle risque même de les conduire à commettre l’irréparable pour rester « la nation indispensable au monde », traduisez en termes plus simples : l’empire dominant.
La première urgence est de ne pas se faire enfermer dans le piège des politiques migratoires. La seconde urgence consiste à refuser les dérives religieuses qui menacent notre modèle de société.
Ce combat ne doit en aucun cas servir de tremplin à d’autres « soft » covert action étrangères ou à la résurgence des mythes totalitaires du passé.
Le temps presse. Nous sommes en train de perdre notre capacité de parole. Cela nous a coûté très cher en 1940. Et cette fois-ci il n’existe plus de pays ou d’homme providentiel.
Christian Harbulot
*Dans le langage des services de renseignement américains, une « covert action » est une opération clandestine menée par des agents de terrain.
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