Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, a effectué une visite en Irak du 6 au 8 mars, au cours de laquelle il a rencontré le président irakien Fouad Massoum et s’est rendu dans les provinces d’Anbar et de Saladin. Il nous fait part de ses observations :
« Les grandes batailles sont certes terminées, mais leurs effets se font encore lourdement sentir. J’ai vu des destructions massives à Ramadi et à Fallouja, mais aussi beaucoup d’efforts de reconstruction, et cela témoigne de la résilience du peuple irakien.
Au-delà de la reconstruction, il y a une nécessité pressante d’apporter des réponses sur le sort des personnes disparues, de permettre des retours volontaires en toute sécurité et d’appliquer les procédures judiciaires aux détenus, indépendamment des charges qui pèsent contre eux ou de leur pays d’origine. Personne ne peut être exclu des territoires de notre humanité commune.
Nous savons qu’il faut du courage pour affronter ces questions sensibles, mais le processus de redressement ne pourra progresser que si ces points essentiels sont traités. Les autorités m’ont fait part de leur détermination à relever ces défis. Le CICR, avec son partenaire le Croissant-Rouge de l’Irak, est résolu à les soutenir et à soutenir le peuple irakien dans les efforts qu’ils déploient.
À Fallouja, les personnes amputées qui réapprenaient à marcher dans le centre de réadaptation physique soutenu par le CICR m’ont beaucoup touché.
À Anbar, dans un camp, j’ai rencontré une famille composée exclusivement de femmes qui m’ont dit qu’elles ne pouvaient pas rentrer chez elles, car les hommes de leur famille étaient tous détenus ou portés disparus et elles ne voyaient aucun avenir possible pour leurs nombreuses filles. Sur une note plus positive, j’ai été impressionné par l’enthousiasme du personnel d’une école que nous avons récemment rénovée à Ramadi et par la détermination des écoliers. »