Dans le sillage des propos racistes de l’attaché parlementaire du FN, Davy Rodriguez, qui avait quelque peu taché de brun la belle vitrine de respectabilité du FN pendant son congrès, j’apprends que le mouvement de jeunesse dont il était vice-président, le FNJ, n’est pas en reste. Visiblement, s’y développe une culture commune faite de racisme, d’homophobie, et de grossièreté minable qui écarte de facto la thèse de certains commentateurs politiques évoquant un acte isolé du jeune transfuge de gauche égaré. La biosphère du vivarium dans lequel il se tortillait était manifestement peu propice au développement de l’intelligence et des règles les plus élémentaires de vie en société. Démonstration (source):
« L’Obs » a eu accès aux discussions d’un groupe sur Twitter, tenues entre septembre 2017 et février 2018, et qui mettent une nouvelle fois à mal l’image proprette que veut renvoyer le parti. Dans ces échanges qui se comptent par centaines, s’entremêlent les blagues potaches parfois de très mauvais goût, des commérages, mais aussi quelques propos homophobes et racistes sous couvert d’humour. Les jeunes du FNJ livrent leurs critiques, sévères, sur la direction du parti, la stratégie et la ligne de Marine Le Pen.
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Jeunes cadres en roue libre
On s’y lâchait aussi beaucoup depuis quelques mois. Contre les anciens camarades qui ont rejoint Les Patriotes de Florian Philippot, rebaptisés « Patrifiottes », et même contre le FN, ce « parti immature » dirigé par des « cadres de merde stupides comme des manches à balai » qui envoie des « cas(s)os aux élections ».
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la « relève » FN paraît désabusée : « J’ai honte de ce parti […] Honte de ces prestataires de merde, là juste parce que amis de… et pour s’engraisser avec l’argent des militants et des campagnes électorales. Franchement ce parti me fait pitié », écrit, sous pseudonyme, un proche de Bruno Bilde, qui administre une des principales pages de soutien à Marine Le Pen sur Facebook.
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Pour certains de ces jeunes frontistes, la sécession de Florian Philippot et ses Patriotes est impardonnable. « Faudra les éclater […] Barre de fer […] (ils) mérite(nt) tellement de se faire péter les genoux dans une ruelle », peut-on lire. Le tout saupoudré d’homophobie et de ragots : « Je veux bien lui enfoncer une batte de base-ball dans son cul jusqu’à la glotte si ça lui fait plaisir », écrit un ancien élu municipal, au moment de recevoir une photo de l’ancien numéro 2 du parti, accompagné de Franck de Lapersonne au salon du « made in France » en novembre dernier. « Amis de la poésie bonsoir », lui répond une responsable du FNJ.
Visiblement, la question de la sexualité de certains taraude ces boutonneux qui tournent en roue libre totale sur le sujet :
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Dans la foulée, forcément, le mariage homosexuel est également évoqué :
Dédiabolisée, la « génération Marine » ? Pour ces jeunes militants, dont la plupart n’ont connu que la fille de Jean-Marie Le Pen, le retour aux fondamentaux du parti d’extrême droite est nécessaire. L’interdiction de l’IVG est évoquée – ainsi que la « stérilisation des moches ». Une mauvaise blague parmi d’autres. « Je suis une anti-pilule radicale.
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Et enfin, pour clore le spectacle, le racisme le plus primaire étayé de thèses conspirationnistes les plus grotesques:
« La dimension ethnique (le continent des Blancs) et religieuse (le christianisme) ne sont pas les seuls facteurs d’appartenance à un ensemble culturel, je suis d’accord. Mais on ne peut pas les nier… »Quand le petit groupe évoque le département de Seine-Saint-Denis, la ville du Raincy, et la « nécropole des rois de France », un membre se jette sur l’opportunité d’ajouter une précision : « Au milieu de l’Afrique. » Le même juge utile d’alerter ses camarades sur les vrais combats, en balançant à la volée de fausses statistiques :
« On a 90% des enfants en IDF [Ile-de-France, NDLR] issus de l’immigration. »
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Par conséquent, certains des noms que ces petits imbéciles entendent donner à leur parti sont en effet particulièrement bien adapté, au vu de leurs déclarations, qui brillent toute par un respect sans failles pour l’être humain, y compris envers leurs aîné.e.s… :
Voilà, voilà… La dédiabolisation de l’extrême-droite ? ça continue…