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[Critique] Annihilation

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Annihilation

[Critique] Annihilation
Disponible depuis le 12 mars dernier sur Netflix, Annihilation est le deuxième film en tant que réalisateur d’Alex Garland, à qui l’on doit l’excellent Ex Machina en 2015. L’histoire s’intéresse à Lena (Natalie Portman), une biologiste qui participe à une mission destinée à comprendre ce qui est arrivé à son mari (Oscar Isaac) dans une zone où un mystérieux et sinistre phénomène se propage le long des côtes américaines. Une fois sur place, les membres de l’expédition découvrent que paysages et créatures ont subi des mutations, et malgré la beauté des lieux, le danger règne et menace leur vie, mais aussi leur intégrité mentale.

Habitué depuis toujours à la science-fiction, d’abord en tant que scénariste sur des projets ambitieux tels que 28 jours plus tard et Sunshine, puis en tant que réalisateur sur l’excellent Ex Machina, Alex Garland séduit aujourd’hui une nouvelle fois dans son genre de prédilection en adaptant l’œuvre de Jeff VanderMeer. A l’instar de son premier film, il parvient effectivement à offrir à des sujets et des codes éculés un traitement tout à fait novateur. Il en découle ainsi le sentiment paradoxal, mais assez remarquable, d’être constamment en terrain connu tout en ayant pourtant l’impression de n’avoir jamais vu ça auparavant. Si le cinéaste jouait plutôt la carte de la retenue dans son long-métrage précédent, cette nouvelle réalisation lui permet en revanche de laisser libre court à son imagination pour déployer un environnement extrêmement riche et coloré. Une fois la barrière du Miroitement franchie par les membres de l’expédition, le film propose en effet des plans d’une rare beauté, tout à la fois onirique, poétique, et même horrifique par instants. Une richesse graphique qui dépasse la simple esbroufe visuelle puisque la dimension formelle participe en permanence au développement des enjeux, et à l’évolution psychologique des personnages.

[Critique] Annihilation
Certes, hormis l’héroïne, les autres protagonistes ne bénéficient pas forcément d’un développement majeur, se cantonnant pour la plupart à des figures stéréotypées, mais l’évolution dramatique reste néanmoins bien présente. Tout comme la réflexion d’ailleurs, le récit abordant de manière subtile des thématiques aussi diverses que l’autodestruction, l’amour ou encore l’humanité. Une réflexion également renforcée par la narration en flashbacks et flashforwards, celle-ci poussant sans cesse le spectateur à rassembler les pièces du puzzle et à s’interroger sur les corrélations entre ce que le long-métrage montre et ce qu’il raconte. A ce titre, par sa folie, le final risque certainement de déboucher sur des interprétations variables, mais il n’en demeure pas moins parfaitement cohérent par rapport au propos du film. Côté casting, si Natalie Portman porte magnifiquement le projet sur ses épaules, il faut tout de même souligner la prestation convaincante de l’ensemble de ses partenaires de jeu :  Jennifer Jason Leigh, Tuva Novotny, Gina Rodriguez, Tessa Thompson et bien sûr Oscar Isaac. Finalement, un seul regret prédomine à l’issue de la séance, celui de ne pas avoir eu la chance de profiter de cette superbe expérience en salle.

En conclusion, avec Annihilation, Alex Garland signe donc une deuxième réalisation brillante. Toujours aussi à l’aise dans le registre fantastique, le cinéaste britannique délivre une œuvre complète et ambitieuse, faite de moments d’extrême tension, de profonde interrogation et de pure émerveillement. Certainement le meilleur film Netflix à ce jour !


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