C’était il y a juste cinquante ans, l'hiver 1968 aura probablement été le pire moment de ma vie. Je me trouvais à l'armée de l'air, à Salon de Provence, tout près de Marseille, et travaillait en piste sous un mistral froid et incessant, tout en rêvant au ski dans ma vallée située à 560 km au nord de cette maudite base.
Pour tuer le temps, j'apprenais l'anglais avec la méthode Assimil, je n'avais pu voir que le slalom olympique de 1968, ce samedi 17 février, suivant anxieusement Killy en train de décrocher sa troisième médaille d'or dans cette ultime épreuve des plus controversées.
Quand je pouvais, je partais en permission le week-end pour m'entraîner en slalom au pied du Pleney, dans l'espoir de décrocher enfin ce sacré « Chamois d'Argent », qui était le sésame pour me permettre enfin de commencer enfin à passer le premier examen de l'enseignement du ski français.
Cela n'allait pas se produire avant février de l'hiver suivant …