Chapitre 13: temptation
Les révélations de Karl sur les dessous de la boite furent un déclencheur. Ma vision perdit cette teinte candide dont je recouvrais le blockhaus qui me servait de siège. Mes illusions
s’étaient dissoutes d’un coup, heurtées de plein fouet par une réalité gangrénée et mafieuse. Le kaléidoscope de mes connaissances professionnelles m’apparut comme une série de portraits de
gangsters patibulaires placardés dans une ville poussiéreuse du far West barrées d’un évocateur « Wanted ».
La cour des grands.
Jusqu’à présent, cette expression était vide de sens. L’âge de raison était pourtant venu. Adieu, les croyances enfantines gélifiés, place au père fouettard et au croquemitaine, bienvenue dans la réalité d’une entreprise sans scrupule.
Je n’avais pourtant pas de temps pour m’appesantir sur ces réflexions. Le projet restauration devait être lancé, les équipes recrutées, la structure financière et administrative composée. Il ne restait plus que 14 jours avant la « tournée des concepts » en Europe.
Mais la priorité était l’annonce des principales nominations : celle de ma remplaçante et celle de mon associé. Je devais donc enchainer les entretiens avec Johanna et Virginie et ménager le chou et la chèvre sans envisager les conséquences…
Un après-midi, Je convoquai donc celle qui allait me succéder, Johanna.
Lorsqu’ elle pénétra dans le bureau, le sourire aux lèvres, je me dis que Karl m’avait finalement bizuté avec cette histoire à dormir debout. Une telle créature ne pouvait représenter quelconque danger. Elle était tellement … « californienne ». Dans sa posture, son style direct, son cachet à la fois sophistiqué et accessible. Et puis ces cheveux fins et blonds… Une gravure de mode. Elle aurait aisément pu tourner pour les clips publicitaires sur les bienfaits de boissons aromatisées, une cascade en fond, une perle d’eau s’échappant de sa bouche gourmande pour glisser vers le creux de… STOP.
Mauvais moment pour fantasmer. Je pensais à des nobles causes comme aider les nécessiteux pour ventiler les machines libidineuses en surchauffe. Cela fonctionna.
Un instant seulement.
Elle prit place dans un bruissement discret et croisa les jambes. Je ne pus réprimer un coup d’œil fugace. Je crois qu’elle s’en rendit compte car elle esquissa un haussement de sourcils joyeux. Elle devait être habituée à ce type de démonstration.
Elle prit la parole
- ça va Will ? tu as loupé la réunion « créa » cette semaine
- effectivement, tu me feras un brief plus tard
- OK
- Je voulais te voir pour un tout autre sujet
- Ah ?
- Mon départ.
- Qu..quoi ?
- Tu as bien compris. Je quitte ce poste.
- Mais…
- Laisse-moi terminer. Je suis promu à la tête du projet restauration dont je t’avais déjà entretenu.
- Non ! ce n’est pas vrai ?
- Et une actualité n’arrivant jamais seule, je t’ai désigné pour me succéder. Tu es la nouvelle chef de groupe. Je te félicite pour ce poste amplement mérité.
Au fur et à mesure de la conversation, elle avait rapproché son siège de mon bureau et frôlait mes genoux autant que mes mains.
La dernière phrase prononcée, elle exulta et m’empoigna avec effusion. Puis elle se leva et contourna l’obstacle du bureau en ouvrant les bras. Elle m’interrogea « je peux ? ».
Mon imagination me joua un tour pendable en diffusant un autre film que celui que je vivais, genre Basic Instinct. Je compris enfin qu’elle souhaitait simplement qu’on s’embrasse amicalement.
J’obtempérai en la serrant avec délicatesse mais ne pus éviter de penser à ce corps bouillonnant et sexy contre moi. Elle déposa un premier baiser sur le coin de ma bouche et un incident de trajectoire dirigea le second en plein dans la cible. Je me reculai instinctivement, confus.
Elle se mit sur la pointe des pieds et me bloqua le visage des deux mains en collant son bassin contre le mien. Elle m’engloutit, me dévora, m’explora le palais d’une langue excitante, experte et dextre.
Impuissant et euphorique, je relevai sa jupe et caressai ses fesses fermes. Sa peau était délicieusement douce…
Elle se cambra pour me permettre d’ajuster ma prise ce qui finit de m’exciter et d’anéantir toute volonté.
Elle déboutonna son chemisier alors que ma veste de costume gisait déjà au sol. Deux magnifiques seins étaient emprisonnés dans un tissu de soie. Je ne rêvais que d’une chose…
Hey, là dedans ! Oui toi derrière ton écran. Non je ne parle pas à la personne derrière toi.
J’ai une bonne nouvelle à t’annoncer. Ce n’était effectivement qu’un rêve.
Reste avec nous pour les prochains chapitres et tu comprendras.
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