Nouvelle série policière de Netflix, j’avais bien aimé le premier épisode. A la fois pour le casting mais également le sujet qui changeait un peu des séries policières que l’on voit régulièrement. Plus la saison passe et finalement, plus cette série d’anthologie manque d’un petit truc en plus. Alors que chaque saison aura une histoire différente (comme American Crime sur ABC dont elle se rapproche énormément) je dois avouer qu’il aurait été dommage de poursuivre l’aventure avec ce que cette saison nous a raconté. Créée par Veena Sud (The Killing US), la série ne peut pas vraiment sauver le fait qu’elle prend trop de temps pour raconter une histoire dont il ne fallait pas autant d’épisodes. Du coup, au milieu de la saison on s’ennuie terriblement et j’ai failli abandonner complètement. Fort heureusement que les performances des acteurs sont au top et que la série parle d’un sujet fort qui est d’actualité aux Etats-Unis. On retrouve cependant ce qui fait l’intérêt du scande-noir dans Seven Seconds, un truc que Veena Sud maîtrise pour avoir adapté pour le sol américain The Killing, la série danoise. Il y a pas mal de trucs que l’on a déjà vu par le passé et qui ressemblent énormément à Seven Seconds. Notamment car en 2016, c’est HBO qui avait produit une série similaire avec The Night Of, où un jeune homme afro-américain était accusé du meurtre d’une jeune femme blanche.
Là, la série est un peu différente mais elle parle malgré tout du problème de race et tente alors de donner un peu de substance là dedans pour que l’on n’ait pas l’impression de voir un truc complètement déjà vu. La série démontre rapidement qu’elle manque de suffisamment d’ambition qui pourrait donner à la série un véritable sens intéressant. Les personnages sont alors un peu plus creux que je n’aurais pu l’imaginer dans le premier épisode et ça cabotine en long et en large alors que la série aurait clairement pu faire des trucs complètement différents. Surtout en donnant un peu plus de matière à l’ensemble pour que cela ne ressemble pas totalement à une déception. Fort heureusement tout de même que la saison a ses bons moments. Notamment les deux derniers épisodes qui sont véritables forts et qui permettent de venir à bout de l’histoire de façon soignée et intelligente. Il n’y avait rien d’inhabituel tout au long de la saison. Malgré toutes les qualités du premier épisode, dès le second la tension part en sucette et les personnages ne sont pas suffisamment développés. La série empile alors les sujets en tout genre : le drame familial, les gangs, la justice qui fait semblant de ne rien voir, les flics ripoux, la religion, etc.
Tout cela participe forcément à donner à la série suffisamment de matière pour pouvoir évoluer intelligemment mais il reste encore quelques trucs que n’ai eu un peu de mal à cerner. La conclusion est quant à elle très classique et un brin trop téléphonée. Disons que cela manque de surprises et que l’on voit venir la fin bien trop en avance. Alors à quoi bon regarder la suite de cette série ? Peut-être car la seconde saison a des chances d’être meilleure si les scénaristes écoutent les critiques, notamment car les intrigues sont complètement différentes. La série a du mal à créer une vraie empathie, comme cela pouvait être le cas dans The Killing. Cette dernière réussissait à faire passer de l’émotion grâce à son héroïne mais là, l’héroïne de Seven Seconds (et accessoirement les autres personnages) n’arrivent pas à faire passer les émotions que l’on pouvait souhaiter. Sauf peut-être Regina King qui est parfaite dans le rôle de la mère. Comme dans American Crime, c’est elle qui sort du lot et apporte une petite cerise légère sur un gâteau sucré mais bien trop aéré. Avec une tension qui oscille entre bon et mauvais moments, temps morts et temps plus agités, alors Seven Seconds a encore des efforts à faire pour rendre son ensemble narrativement aussi plaisant que ce que j’attendais au départ quand j’ai commencé la série.
Note : 5/10. En bref, je m’attendais à mieux…