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Lettre à ... (emplacement à louer) Il y a celle qui s’entoure de barbelés, la miss ortie qui fouette ton orgueil. Elle se voit à l’horizontale, écartelée, dés qu’un inconnu lui demande son chemin à l’heure de sa propre soif. Elle maquille tout ce qui lui arrive, bonifie ses aventures. Anesthésiée par la chaleur de ses mots, isolée par son aréopage, éblouie dans les feux des flatteurs, elle ne voit plus son ombre de collectionneuse amnésique. Celle qui se regarde dans ce miroir impitoyable, se rêve en proie encore pour quelques heures d'été à chaque printemps avec un prédateur sur son épaule. Au delà du danger imaginé, elle oublie qu’elle distribue des photos d’elle, dénudée prés d’une piscine/prétexte, sans tenir à jour ses dossiers. Il arrive qu’une feuille morte se dépose dans sa boite mail, une feuille séchée entre les pages d’un livre oublié. Alors elle s’invente des épines qui la confortent dans l’idée d’être la rose que plus personne ne songe à cueillir. Un plan drague, c’est celui que je ne t’ai pas écrit : « La version de Lucide que je n’ai pas rencontrée est un amplificateur des envies masculines.En ce qui me concerne, tu es, à confirmer, une odeur, une chevelure, un graff de Basquiat, une esquisse de Manara, un tag de Miss Tic, un superbe buste noir et blanc de Doisneau, une image dans le rétro car, si tu freines au panneau stop, quand à moi c’est souvent au panneau trop tard. Définitivement tu m’as donné l’envie de te renaître et de te recommencer, de te calmer et de t’aimer, d’être et de devenir un marque page entre tes rêves ou un index obéissant entre tes grandes lèvres, de glisser en toi comme on gare une grosse berline dans un garage trop étroit manœuvrant avec précaution dans ton vestibule trop serré ou de rééduquer ton périnée, d’être une concrétion dont tu feras la perle de ton huître, de te faire transpirer et de lécher tes aisselles, être à tes genoux les yeux bandés, que tu jouisses debout dans ma bouche, de t’écarteler et de te laisser sécher, j’ai des envie de garde à vue, de répondre à toutes tes questions les mains attachées dans le dos, une spot et des baffes dans ma tronche de petite fiote et je te dirais tout, que tu sois la petite marchande d’allumette qui met le feu au bûcher de ma vanité, d’être au chevet de ta table, sous ta coupe, dans la lie jusqu’au cou, dans tes draps et toi dans mes bras, que je paie à toi et à toi seule pour celle que j’ai abandonnée, de te faire des pennes aux légumes croquants pendant que tu corriges ta copie, que tu mettes des compléments d’objet à mes phrases qui manquent de souffle, que tu m’étrécisses et que tu m’allonges, de bander et de fondre, d’essuyer tes lunettes, de nettoyer tes philtres de sorcière et tes filtres de résiliente, de prendre les patins et de t’en rouler un à s’en lasser la langue parce que l’on achève bien les chevaux, de haïr les dimanches et d’aimer les bacs à sable, d’avoir un chien et ta chatte, un frigo plein et une télé éteinte, que tu me rappelles ce que je ne savais pas, que tu sois ma mémoire et mon avenir, de former un couple déjanté, asymétrique et étrange, pas pour choquer mais juste parce que c’est comme ça un point c’est tout, d’avoir un monospace avec un porte gobelet, des mômes sur la banquette arrière et partir dans les embouteillages avec les autres cons, tenir ma promesse de te faire la higway Los Angelès/ Tijuana à fond les ballons avec Poncherello aux fesses, j’ai aussi des envies de cocktails officiels et de bals masqués libertins, caresser et jaillir, plonger, éclabousser, tarir et étancher, froisser et repasser, aller et venir, danser on the dark side on the moon avec les stars, être dans tes bras et un film de Régis Varnier, être l’eau de ta soif et la feuille de menthe dans ton mojito avec modération, cesser le braconnage mais garder une balle, de courir en zig zag pour les éviter, mentir dans mes jours mais jamais dans tes nuits, tondre ton gazon maudit, balayer devant ma porte et sonner toujours deux fois en te portant le courrier … D’être magnanime quand je serai cocu D’avoir honte et d’être fier D’être Power de Kenzo coulant entre tes seins D’être… à toi D’être »
et je t’abandonne à tes démons chère ...