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Difficultés d'ado sans soutien parental

Publié le 05 juillet 2008 par Lyanne
A quel point cela a-t-il changÊ pour les ados de maintenant ? Le plus possible j'espère !

Je me souviens de la réaction genre "c'est quoi cette bouteille de lait" lorsque j'ai interrogé ma mère sur une pub que je ne comprenais pas. Non seulement je n'avais pas insisté, mais j'avais même senti avant de poser la question qu'il ne fallait pas demander... C'était des tampons !

Au fait, quelle mère laisserait partir sa fille non encore réglée à l'étranger avec juste des tampons ? Je les avais heureusement choisis avec applicateur, mais ça avait été un vrai calvaire à mettre. Rien que de penser à expliquer mon problème à une famille en anglais m'avait donné du courage.

Et quelle mère enverrait sa fille de 15 ou 16 ans chez le médecin de famille, homme, toute seule et sans l'accompagner, pour soigner une vaginite ? Je n'ai appris que quelques années plus tard qu'il n'avait pas agit en médecin. Tout ce que j'avais compris, c'est qu'il avait cessé son "examen" parce que je me tordais trop de douleur. Quelle stupéfaction et soulagement quand, je devais avoir 18 ou 19 ans, ma cousine de quelques années plus âgée, envoyée par mes parents chez ce médecin pour un problème similaire, est revenue outrée en clamant qu'elle l'avait envoyé balader, et "qu'est-ce que c'est que ce médecin qui ne met même pas de gants".

Je pense que je suis loin d'être la seule à avoir eu si peu de soutien, et je pense que nos parents en ont eu certainement encore moins... Certaines filles n'ayant comme moi eu que des frères ont peut-être bénéficié d'attentions envers elles en tant que filles, mais je n'en ai reçu qu'en tant qu'enfant. Nos parents se félicitaient d'ailleurs de ne pas faire de préférence ni de différence entre leurs enfants, ce qui était vrai et qui est aussi une qualité. Ils auraient juste pu considérer une petite différence...

Je pensais même que c'était une erreur d'être née fille, d'ailleurs on me prenait tout le temps pour un garçon. Tant que je n'ai pas eu à faire un choix, je pouvais être fille aussi bien que garçon, et souvent garçon dans mes amitiés avec des copains qui ne surent jamais que j'étais une fille. L'adolescence m'a imposé un choix que je n'arrivais pas à faire, car je ne me sentais pas légitime à me différencier de mes frères dans ma famille...

Dans une famille sereine laissant peu de place à une vraie crise d'adolescence, cette énergie féminine en moi aura peut-être en fin de compte été ma vraie liberté et une source de force pour me construire de façon très personnelle.

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