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Fondu au Noir, la chronique noire...

Publié le 27 mars 2018 par 7bd @7BD
Fondu au Noir, la chronique noire... Titre : Fondu au Noir Auteurs : Ed Brubaker (scénario), Sean Phillips (dessin) et Elizabeth Breitweiser (couleur) Editeur : Delcourt collection : contrebande Année : 2017 Pages : 400 Résumé : Charlie Parrish, scénariste à Hollywood pendant la glorieuse époque des années cinquante, se réveille un matin avec une incroyable gueule de bois. Alors qu'il essaye de reconstituer mentalement la soirée qui l'a amené dans cette petite chambre loin de chez lui, il se rend compte que l'alcool a fortement allégé sa mémoire mais pas sa migraine. Mais les événements prennent un autre tournant quand il découvre allongée par terre une actrice... étranglée.
Mon avis : En route pour un univers de polar qui n'est pas sans rappeler L.A. Confidential. Les années cinquante, le monde du cinéma, une enquête que certains veulent voir aboutir et d'autre pas. Sauf que le héros n'est pas un policier ou un enquêteur mais le pauvre Charlie, scénariste qui a dû dénoncer son meilleur ami à Mac Carthy. Rien d'un héros donc. La suite de l'histoire va montrer que non seulement l'intrigue est plus complexe qu'il n'y paraît – mais cela, on s'y attend de la part d'un polar de quatre cent pages – mais que les personnages qui la traversent aussi. C'est un vrai plaisir de découvrir ce qui hante Charlie, de la même manière que de plonger dans l'esprit de Maya, Gil, Val, et tous les personnages variés à la psyché complexe développée par Ed Brubaker.
Je m'attendais à un nouveau polar dans le monde du cinéma avec corruption et autres assassins en herbe nu brin classique. Il s'agit effectivement d'une enquête sombre mais la richesse des personnages emporte le morceau. J'avais envie d'avancer dans l'histoire pour mieux les comprendre, les anticiper, découvrir voire deviner ce qu'ils vont faire, ce qui se trame autour d'eux. Et on n'y arrive pas toujours. Ce qui fait le plaisir de cette lecture d'ailleurs. « fondu au Noir », un titre rappelant une technique de montage cinématographique pour une histoire se déroulant dans le milieu du cinéma et des grands studios, sorte de monde à part qui semble protégé des attaques extérieures, un univers où les directeurs de studio sont les nabab ayant les pleins pouvoirs. Mais même ce mythe va se retrouver éraflé. Et finalement, savoir qui tire les ficelles derrière tout cela va se révéler plus ardu que prévu. Si en plus, comme Charlie, vous avez un léger penchant pour la bouteille, alors ça va être plus compliqué que prévu. Le récit se divise en chapitre et chacun démarre avec une photo de films. Au bout d'un moment, on ne sait plus où est la réalité de la fiction. Charlie croise Clark Gable et d'autres noms de Hollywood. Quels sont les vrais films ? Les faux ? Quelle starlette a vraiment existé ? Lesquelles sont pure invention ? De même pour les autres personnages... Tout se trouble, superposant les couches à démêler pour arriver au cœur de l'intrigue à celles mélangeant réalité et fiction. Et à la lecture, c'est une très bonne chose. J'ai apprécié de me perdre et de comprendre par fulgurance un morceau de l'énigme, avant de me reperdre encore en quête de solution. Charlie, le héros malgré lui, se perd d'abord dans ses contradictions, car son problème n'est pas de résoudre l'enquête mais bien de savoir s'il va enquêter ou bien faire celui qui n'a rien vu, rien entendu. Ça aussi, c'est une partie intéressante de l'histoire. Qu'est-ce qui va pousser Charlie à prendre la décision d'agir – ou pas - ? Fondu au Noir, la chronique noire... La voix off, le look, la nuit. Pas de doute, on est en plein polar... Et pendant que Charlie réfléchit, Sean Phillips dessine. Il nous offre un beau graphisme contrasté où le noir est omniprésent, entourant personnage, maison, action, où tout se joue dans la pénombre. Mais cette pénombre ressort d'autant pus que les couleurs d'Elizabeth Breitweiser y apportent une touche de lumière. Les bleus froids et les tons chauds alternent et semblent tenter de tirer les personnages vers le haut, vers la lumière. Mais rien n'y fait, l'ombre rôde et semble les happer encore et encore. La composition des pages demeure assez classique : Trois bandes de une à quatre cases de largeur variable. Mais ce format classique fait clin d'œil au classicisme que ces grands studios ont mis en place et il n'empêche nullement Sean Phillips de développer son talent et de placer savamment ses personnages et ses décors. Une BD noire, très noire, et dense, très dense, que vous prendrez du plaisir à lire. Une bonne surprise où la règle principale du film noir est respecté, à savoir rien ne finit vraiment bien. Zéda dans l'univers du polar ! Fondu au Noir, la chronique noire... David
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