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Consortium, Dijon, février-mai

Publié le 30 mars 2018 par Doudonleblog

Une nouvelle expo au Consortium, depuis février. Quatre artistes principaux. Suivant les salles et les oeuvres, je suis passée allègrement du désespoir à l’emballement. Avec des passages par le simple intérêt. Donc, finalement, de quoi bien se remplir. (37 rue de Longvic, Dijon. Jusqu’au 20 mai. 14h-18h. Fermé le lundi, le mardi et les jours fériés)

Découverte de Jay Defeo, une américaine morte en 1989, connue à partir des années 50, avec la Beat Generation. Célèbre pour sa peinture-sculpture, « the Rose », qui obligera la démolition d’un mur pour l’extraire de son lieu d’expo! (l’illustration ci-dessous ne correspond pas à cette histoire! C’est une toile du Consortium)

De Feo2
Ici, au Consortium, son exposition se fait en parallèle avec onze artistes qui sont intervenus librement, en lien avec son travail,  pour constituer comme une « vague » (titre de l’expo « The Ripple Effect »). La plupart du temps (il y a des exceptions), les oeuvres de Jay Defeo semblent beaucoup plus fortes que celles de son fan-club! En peintures ou photos-collages, elle redéfinit à sa façon l’objet quotidien, la chose banale. J’ai suivi avec délice ses séries (ou parties de ) où la peinture en noir et blanc se fait matière à créer des volumes abstraits, très évocateurs.
De Feo

Je passe sous silence une certaine installation avec des lampes de poche: ah non! Zut!

Parmi les collègues qui entourent Jay De Feo, j’ai retrouvé Tobias Pils que j’avais déjà noté ici comme intéressant.

Tobias Pils

La salle, pour moi, la plus réussie, est celle de Mathew Lutz-Kinoy. Ce jeune artiste américain, touche-à-tout (danses, théâtre, performances, vidéos, peintures…), a installé là d’immenses toiles et quelques petites céramiques sur tatamis. Un ensemble cohérent dans la mesure où le point de départ est François Boucher, peintre du XVIIIème siècle. Et nous voilà plongés dans une ambiance château XVIIIème. Rien de vraiment défini. Juste des impressions, des sensations. Des harmonies de couleurs poudrées, comme déteintes, vieillies.

M.Lutz-Kinoy
Tout y est, mais en suggestions, en allusions : le parc du château (sous forme de plans géants), les tapisseries, les boiseries, l’exotisme en vogue à l’époque, l’érotisme sous-jacent mais ici représenté sans équivoque, la déco kitch, le dessin académique, la société de l’époque…
M.Lutz-KinoyExtrait
Le visiteur se promène, plongé dans le passé, mais en même temps bien présent dans sa modernité. Un exploit. Ce que savent faire les (bons) artistes: partir d’un sujet et le malaxer pour en faire une oeuvre à la fois référente et personnelle. Utiliser le vécu, le connu, l’ancien, le déjà-fait…Et puis, pétrir tout cela, gratter, enlever, ajouter, déformer et reconstruire…

Passons à Rebecca Warren, artiste anglaise et son expo « Tout ce que le ciel permet ». Ses sculptures déconcertent au premier abord.  Formes longilignes vaguement humaines (à la Giacometti) , hautes et maigres silhouettes qu’on pense féminines. Triturées, boursouflées, dégoulinantes de rose bonbon ou de bleu « Poupina »…

Rebecca Warren
En fait, ce sont de grands bronzes qu’elle a repeints. On imagine tout ce que portent en elles ces figures étranges: histoire de la sculpture, vie personnelle de l’artiste, idées féministes etc. Elle réalise d’autres sculptures: un petit peuple d’entités, du même genre, tortillés, déséquilibrés…A la limite de l’homme et de l’Alien.  Et puis, il y a ses structures en métal et ses mini « vitrines » avec néon (là, pas compris ni senti quoi que ce soit).

Pierre Keller (né en 1945, école d’Art de Lausanne) utilise, lui, le polaroïd. Un travail sur l’image. Images de l’instant, rapides, narratives, chargées de l’émotion du moment, sans esthétique, à collectionner etc. Je laisse la parole à ceux que cela touche et passionne…

Cliquer sur les visuels pour agrandir, en deux fois, et voir le nom des auteurs


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