Magazine Bons plans

Les souvenirs de la Princesse Pauline de Metternich et Richard Wagner à Paris, un texte d'Henri de Curzon

Publié le 01 avril 2018 par Luc-Henri Roger @munichandco

Les souvenirs de la Princesse Pauline de Metternich et Richard Wagner à Paris, un texte d'Henri de Curzon

Portrait de Pauline de Metternich (1836-1921)
 par Franz Xaver Winterhalter


LES SOUVENIRS de la Princesse Pauline de Metternich et Richard Wagner à Paris [un article du Ménestrel]
La princesse Pauline de Metternich, qu'on appelait jadis à Paris « la jolie laide » et dont il y a un si séduisant portrait par Winterhalter, était la petite-fille du chancelier de Metternich, la fille du comte Maurice Sandor; elle avait épousé le prince Richard de Metternich, son oncle; et c'est ainsi que, devenue ambassadrice, elle a vécu plusieurs années à Paris, sous l'Empire. Des Souvenirs de cette brillante époque (1859-1871) ont même été écrits par elle, en français, publiés voici à peine deux ans, et lus avec la curiosité la plus sympathique.
Mais voici mieux, en ce qui concerne la vie musicale à Paris. Ce sont des souvenirs antérieurs, ou de la même époque, qu'elle a écrits, presque à la veille de sa mort, dans sa langue natale cette fois, en 1919, à Vienne, au profit d'une oeuvre de charité, sous le titre : Geschehenes, gesschenes, erlebtes (Ce qui m'est arrivé, ce que j'ai vu, ce que j'ai vécu), et qu'une traduction française (oeuvre de Mme H. Pernot) vient de mettre à notre portée sous le titre : Souvenirs d'enfance et de jeunesse (Plon, éditeur). Je ne puis m'attarder, si séduisants soient-ils, sur les premiers chapitres, consacrés à « Grand-Papa », ou à ce brave des braves qu'était le comte Sandor, ou à la Cour de Saxe... La princesse écrit avec une verve étincelante, et ses croquis sont d'une légèreté spirituelle et ironique incomparable. Parmi ses souvenirs d'enfant, je recommande la scène où « grand-papa » prie le prince Belgiojoso, ténor jadis célèbre, de lui chanter quelque chose :
« Toute la famille fut convoquée pour admirer l'incomparable chanteur et se délecter à entendre sa voix si harmonieuse. Le prince apparaît avec un accompagnateur. D'un air triomphant et conscient de sa valeur, il s'approche du piano en toussotant. « Qu'allez-vous nous chanter, cher prince? demande grand- papa. — Votre romance préférée : Mira la bianca luna. » Calme, plongé dans ses pensées, les yeux à terre, anxieux du plaisir qui allait lui être offert, grand-père, assis à côté du piano, songeait à Rossini et était suspendu aux lèvres du ténor princier. L'accompagnateur frappe un accord, le chanteur ouvre la bouche, mais on n'entend que le piano et, de temps à autre, des sons si faibles, si creux, qu'ils semblaient venir de très loin; en réalité ce n'était qu'un chant mimé... Terrible! Nous étions sur des charbons ardents. Grand-papa, très dur d'oreille, semblait attendre dans le recueillement. Le chanteur sans voix venait d'exhaler ses dernières notes absentes, lorsque grand-papa, se tournant vers nous, demanda : « Quand va-t-il commencer? » —A ces mots, mon oncle Lothaire et moi (nous étions du même âge) éclatâmes d'un tel rire que nous nous effondrâmes et disparûmes sous le piano... On nous fit sortir et, tant que le prince Belgiojoso resta à la maison, nous ne fûmes pas autorisés à reparaître. »
Les souvenirs de la Princesse Pauline de Metternich et Richard Wagner à Paris, un texte d'Henri de Curzon
Plus tard, ce sont les rencontres à Dresde (son premier poste d'ambassadrice) de Mme Schroeder-Devrient, — qui n'était plus jeune, mais dont la profondeur d'interprétation dans le moindre lied faisait frissonner — et de Jenny Lind — dont la voix idéale se dérobait sous un visage grave et tout à Dieu... « Elle n'était plus jeune non plus et rien moins que jolie. Quand elle s'approcha du piano et demanda à son mari, M. Otto Goldschmidt, de l'accompagner, j'eus vraiment peur... Quelques accords, puis, comme venant de très loin, un trille très élevé, un trille pianissimo, un trille sur le sol et le la, qui se faisait de plus en plus proche jusqu'à ce qu'il emplît la salle, tel le chant d'allégresse du rossignol. On avait devant soi un être transfiguré, aux yeux brillants. Un sourire jouait maintenant sur cette bouche tout à l'heure si maussade. Du plus profond de l'âme, on partageait sa joie et son allégresse. Dans les accents de cette voix merveilleuse et unique on sentait le bonheur, le soleil, le printemps, la joie de vivre, l'amour... Quand elle se tut, son visage reprit une expression grave; sa bouche semblait ne devoir plus jamais sourire. Bonheur, soleil, printemps, joie de vivre, tout s'était évanoui, pour faire place à une atmosphère ascétique qui enveloppait réellement toute la personne de l'artiste... Elle chanta encore le lied de Schubert : « Je ne sais pourquoi je chante » (1). Il me semblait entendre tous les rossignols du monde... De temps à autre, une note tendre et délicate, à laquelle répondait une voix plus forte, puis, de nouveau dolcissimo, et alternativement des accents suaves et puissants... Le printemps était rentré dans la pièce ; les murs étaient devenus des buissons, le plafond un arbre gigantesque. Dans les buissons, dans l'arbre, chantaient des rossignols. Soudain éclata un trille puissant, la réponse de l'écho. C'était fini!... «Pourquoi n'êtes-vous jamais » allée à Paris pendant votre carrière artistique? lui » demanda Richard. — Parce que (répondit-elle) je ne  suis pas assez jolie et que je me suis toujours affreusement mal habillée. A Paris, on veut non seulement  entendre, mais voir... Et puis, je ne serais allée à Paris que par vanité, et la vanité n'a jamais été mon fort. » A Paris, la princesse parle de Liszt en véritable amie. Elle n'est pas la seule; et, sans tenir compte du génie du compositeur ou de la virtuosité prodigieuse de l'exécutant, tous ceux qui l'ont approché souscriraient à cette déclaration qu' « il était si infiniment bon, si généreux, si fidèle en amitié, qu'on passait aisément sur sa vanité » ! C'est chez elle que Liszt rencontra Gounod, qu'il ne connaissait pas et qui chanta pour lui, « comme lui seul le pouvait », des passages de Faust, sa nouvelle oeuvre.. « La voix de Gounod était faible, légèrement voilée et pouvait même passer pour laide. Mais sa diction était si ravissante que tout le monde était transporté. Il faisait alternativement, et avec une égale maîtrise les parties du soprano, du baryton et du ténor. Liszt lui-même n'en revenait pas. »
Mais j'ai hâte d'arriver à la page, capitale pour nous, de ces Souvenirs, au chapitre consacré à Richard Wagner et, par suite, à la première représentation du Tannhäuser à Paris. C'est un document nouveau, et de premier ordre. — Ce qui lui donne encore du prix, c'est que, tout éblouie qu'elle fût par l'oeuvre musicale, la princesse voyait clair dans le caractère de l'artiste. C'est par conviction, non par emballement, qu'elle entreprit de servir sa cause, qu'elle essaya de le faire adopter par le public parisien. C'est grâce à elle que Tannhäuser fut exécuté, grâce à elle et son mari que les dettes de Wagner purent être payées, et Wagner n'en avait gardé nul souvenir, comme d'une chose très simple. Mais la princesse ne s'en plaint pas : « C'est pour les merveilleuses joies musicales qu'il m'a procurées et me procure encore que je lui serai toujours reconnaissante », déclare-t-elle. Au surplus ne lui reste-t-il pas cette satisfaction singulière, qu'à Paris son nom est toujours associé à celui de Tannhäuser ? Elle s'en contente.
Les souvenirs de la Princesse Pauline de Metternich et Richard Wagner à Paris, un texte d'Henri de Curzon
C'est à Vienne que Richard Wagner lui avait été présenté par Liszt. Le premier contact fut indécis : « A voir cet homme petit, faible, pâle, timidement assis, on n'aurait jamais pu soupçonner en lui le Titan. Lorsqu'il fut question de faire connaître quelque oeuvre, il répondit (ce qui était on ne peut plus juste) : « Je peux  me faire comprendre sur le piano, mais, en réalité, je  ne joue que de l'orchestre. » Il s'y mit, pourtant, au piano, un autre soir, mais pour chanter seulement, et laisser la place à Liszt.— Chanter... Parler plutôt, à travers tous les rôles, tous les tons, tous les registres. C'était vraiment affreux. Mais la subtile et profonde intelligence de l'interprétation était incomparable ! On vivait avec lui tous ses poèmes. Bien que sa voix fût la plus horrible qu'on pût imaginer, il savait conférer à sa musique un caractère sacré...» Quelques jours plus tard, ce fut la première répétition de Tristan; un souvenir inoubliable s'attache pour la princesse à un moment où Wagner, arrêtant tout, se mit à modifier, au crayon, une phrase, sur chacune des parties... « Et, en effet, la phrase était plus puissante et plus merveilleuse qu'auparavant. Nous étions stupéfaits et profondément saisis par la puissance de ce génie qui, en quelques coups de crayon, pouvait accomplir l'incroyable. Wagner jouait en effet de l'orchestre, et comme il en jouait ! »  Mais venons à Paris. « Faire des phrases n'a jamais été mon fait. Je n'ai jamais brûlé d'encens en l'honneur de Wagner. Pourtant, quand je le quittai, je m'approchai de lui et lui dis avec enthousiasme : « Venez à Paris, croyez-moi ». Il me tendit la main et me dit avec gravité : « Alors, au revoir. — A Paris ? — A Paris. »
Deux jours après, nous partîmes pour la France, Wagner et Liszt ne tardèrent pas à quitter Vienne, eux aussi. On était environ à la mi-octobre. Vers le 20 novembre, nous nous rendîmes à Compiègne, villégiature d'automne de l'empereur. Je racontai là que j'avais fait la connaissance de Richard Wagner et que j'étais encore sous l'influence de son puissant génie. On se moqua de moi et on m'assura par tout ce qu'il y a de plus sacré que cette effroyable musique de l'avenir n'aurait jamais ses entrées en France... Aussi n'osai-je entreprendre aucune démarche en vue de faire représenter le Tannhäuser. Provisoirement, je laissai dormir cette affaire.
Mais je n'abandonnais pas mon projet. Un jour, d'une manière tout à fait inattendue, l'occasion s'offrit à moi de le mettre à exécution.
Ce fut à un bal aux Tuileries. L'empereur Napoléon s'entretint longuement avec moi. Quand la conversation tomba sur les spectacles de l'Opéra, je ne pus me retenir d'expliquer à l'empereur, en toute franchise, qu'il était infiniment regrettable que le répertoire en fût aussi peu varié et limité seulement à Guillaume Tell, aux Huguenots et à la Favorite... A part moi, je pensais : voici le moment ou jamais de parler de Wagner et du Tannhäuser. Aussitôt pensé, aussitôt fait : « J'aurais une grande prière, un désir à exprimer à Votre Majesté »,ajoutai-je. Etonné mais souriant, Napoléon demanda: « Une prière concernant l'Opéra? — Oui, » concernant un opéra que, sur ma vie, je voudrais voir  jouer ici. — Et de qui est cette oeuvre magnifique ? — » De Richard Wagner, un des plus grands compositeurs » de notre temps. Elle s'appelle le Tannhäuser. On le  joue à Vienne, et, bien qu'il n'ait pas rallié l'unanimité des suffrages, tous les musiciens le considèrent comme un chef-d'oeuvre.— Le Tannhäuser, répéta l'empereur, comme s'il se parlait à lui-même, tout en caressant sa moustache selon son habitude. Je n'ai jamais entendu parler ni de l'opéra ni de l'auteur. Et vous affirmez que l'oeuvre est belle ? »
Quand je l'eus affirmé, Napoléon se tourna vers son grand chambellan, le comte Baciocchi, alors auprès de lui et à qui étaient soumis tous les théâtres impériaux. Avec la simplicité qui lui était propre, l'empereur proposa :
« Écoutez, Baciocchi, la princesse de Metternich s'intéresse à un opéra, le Tannhäuser, d'un certain Richard Wagner, et elle désirerait le voir représenter ici : faites-le jouer. »
Baciocchi s'inclina et répondit :
« Aux ordres de Votre Majesté. Seulement cela demandera quelque temps. On ne peut pas monter du jour au lendemain un grand opéra comme celui-là. »
J'étais au comble de la surprise et de la joie. Comment mon souhait avait-il pu être exaucé avec une aussi prodigieuse facilité? Il ne fallait donc qu'un mot, et le mot, j'avais hésité à le prononcer? C'est ainsi, de la façon l'a plus naturelle, sans la moindre intrigue, que l'opéra de Wagner fut introduit à Paris...
» C'est à la fin de septembre, je crois, que les répétitions commencèrent et l'opéra ne devait être joué qu'en mars... Au cours de l'hiver, Richard Wagner vint assister aux répétitions. Quand il disait de lui-même qu'il jouait de l'orchestre, il aurait pu ajouter qu'il ne jouait pas avec les musiciens de l'orchestre, à qui il infligeait de mortels tourments. Il était insupportable; et si l'ordre de représenter le Tannhäuser n'avait pas été donné par Napoléon lui-même, cette oeuvre aurait pu difficilement paraître sur la scène. Musiciens, chanteurs, choristes, costumiers et jusqu'aux machinistes, tous étaient littéralement furieux et refusèrent maintes fois d'obéir aux caprices du maître.
Conformément au désir formel de Wagner, on appela Niemann d'Allemagne (2) pour chanter le rôle de Tannhäuser...
Cependant le jour de la représentation approchait et, dans la plupart des sociétés, on le voyait venir sans bienveillance. On disait en général qu'on allait protester contre cette affreuse « musique de l'avenir ». On s'attendait à ce que des scènes tumultueuses eussent lieu à l'Opéra. Dans tous les clubs, ces messieurs étaient très irrités que Wagner, à l'exception de quelques danses de bacchantes sur le Venusberg, ne voulût pas de ballet.  Les abonnés des loges des clubs sont, en effet, habitués à ce que, à 9 heures et demie précises (c'était du moins la coutume alors), l'orchestre attaque un ballet. Comment aurait-on pu fourrer un ballet au beau milieu du Tannhäuser... Wagner déclara qu'il ne céderait pas à ce désir, parce qu'il ne le pouvait pas. Il avait parfaitement raison. Mais ce refus devait lui coûter cher.
Le soir du 13 mars 1861, je me rendis avec mon mari à l'Opéra... Nous gravîmes le grand escalier, en compagnie de nombreux amis. Il y avait foule et je fus assaillie de mille questions : « Eh bien, votre Wagner aura-t-il du succès? —On le dit assommant. — Princesse, préparez-vous à entendre siffler votre protégé... » Ou encore : « Pourquoi voulez-vous nous imposer ce monsieur qui fait la guerre à toute mélodie ? », etc. [en français, tout ceci].
Quand j'entrai dans la grande loge —dite loge entre colonnes — en face de la scène, toute la salle se tourna de mon côté. On me dévisagea, sans doute pour voir si j'étais inquiète ou non. Je me tins bravement. Calme en apparence, j'avais l'âme très agitée ; je pressentais que les choses iraient mal, car, avant même qu'on eût joué une note, on entendit quelques personnes qui s'exerçaient à siffler dans des clefs. Bref, l'atmosphère était hostile; on paraissait résolu d'avance à donner le coup de grâce au Tannhäuser : cela ne faisait aucun doute.
Alors apparut au pupitre le plus ennuyeux des chefs d'orchestre, Haindl, un bonnet de nuit, sans aucun tempérament. Un coup de sifflet strident traversa la salle. Haindl, qui appartenait à la catégorie des « batteurs de mesure », leva en l'air son long et piteux archet et les musiciens attaquèrent la magnifique Ouverture. Quand elle fut terminée et qu'elle eût obtenu un succès relatif, un monsieur dit très haut, dans la loge à côté de moi : « C'est moins mauvais que je ne pensais. » On assure qu'il est aujourd'hui un des plus fervents pèlerins de Bayreuth. Les choses allaient à peu près bien. On supporta d'assez méchante humeur le Venusberg, mais la chanson du pâtre, au premier acte, fut accueillie par un rire général. Des galeries on criait : « As-tu bientôt fini, crétin, avec ton air\de mirliton! » Aussitôt d'affreux coups de sifflet se mêlèrent aux clameurs. A partir de ce moment, jusqu'à la Marche, alternèrent les sifflets, les cris, les silences méprisants. La belle entrée d'Elisabeth : « Je te salue de nouveau, chère demeure », ne réussit pas à réchauffer le public. Seule, la Marche souleva de chaleureux, d'enthousiastes applaudissements. Quand elle fut achevée, une grande partie du public se tourna vers la loge où je me trouvais et applaudit avec une véritable furia francese, comme si j'en étais, moi l'auteur.
C'en était fait pourtant, désormais, de tout succès! Aucune main ne s'agita plus pour applaudir, mais seulement pour porter à la bouche un sifflet ou une clef. Ce fut un fiasco de toute première classe. Je ne saurais dire si Niemann a été bon ou mauvais, — plutôt mauvais, je crois, — si Marie Sasse a chanté elle-même ou si quelqu'un a chanté pour elle dans les coulisses... bref, j'étais si consternée de cet échec que j'avais perdu toute faculté de juger. Le célèbre critique dramatique Jules Janin écrivit, le jour suivant, un charmant article qu'il intitula l'Eventail et qui fit sensation.  Il y expliquait ses regrets de ma mésaventure et, afin de rendre la chose plus intéressante, il écrivait que, baignée de larmes, j'avais brisé en mille morceaux mon bel et précieux éventail. L'article commençait : « Il est cassé, le »bel éventail... » Pourtant, le bel éventail n'était pas brisé. Dans cette jolie histoire, il n'y avait pas un mot de vrai. J'étais au supplice, mais je me suis bien tenue jusqu'à la fin du spectacle. En rentrant, assise en voiture à côté de mon mari, je lui dis : « Wagner avait raison, sa musique n'est pas pour les Parisiens. »
On essaya plusieurs fois encore de donner le Tannhäuser, mais toutes les représentations se heurtèrent à la même résistance. Impossible de mettre un terme aux sifflets et aux cris! Ces messieurs des loges se comportaient comme des fous furieux. Avant même que le rideau fût levé, on commençait déjà à faire du bruit dans la salle. Wagner se décida à retirer son opéra, ce à quoi la direction consentit volontiers. »
Ces derniers mots ne sont probablement pas exacts; car, comme l'a rapporté M. Georges Servières dans son enquête si minutieuse, si documentée, sur Tannhäuser à l'Opéra en 1861, la salle était louée d'avance pour dix ou douze représentations, la recette de la troisième et dernière avait été très forte, les abonnés en avaient réclamé une quatrième et, au bout du compte, rien ne prouve qu'une réaction ne se fût pas produite.
J'ai déjà dit que le prince et la princesse de Metternich s'entremirent aussitôt de leur bourse et de celle de leurs amis pour permettre à Richard Wagner de rentrer en Allemagne, toutes dettes payées : ce n'était pas peu de chose. 
Henri DE CURZON.
(1) Il doit y avoir là une erreur de mémoire. Parmi les 600 lieder de Schubert, je n'en connais pas un qui réponde ni à ce titre ni à ce genre de composition.
(2) Il y a ici, dans la traduction, la plus étrange méprise, qu'on ne s'attendrait guère à voir renouvelée d'Ulysse et du Cyclope : « Conformément au désir formel de Wagner, on n'appela personne d'Allemagne pour chanter le rôle de Tannhäuser. »
Source du texte: in Le Ménestrel, journal de musique, 4 juillet 1924. Les photos sont ajoutées, elles ne figurent pas dans le Ménestrel.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Luc-Henri Roger 35935 partages Voir son profil
Voir son blog