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Chroniques de l’ordinaire bordelais.Épisode 269

Publié le 01 avril 2018 par Antropologia

Chienne de vie

On ne sait pas vraiment  si « autrefois » était mieux. Différent, oui.

Chaque époque fabrique ses problèmes. Lui, en a un. L’espérance de vie des animaux a tellement augmenté (les croquettes ? Les vétérinaires ? Les comportements ? ) qu’il faut désormais être confronté à leurs maladies.

Dans sa solitude, sa chienne est devenue un substitut, leur relation la métaphore d’une vie de couple. La place de l’animal se confond presque avec celle de l’humain. Autrefois on disait « relativisons, ce n’est qu’un animal ! » Aujourd’hui on ne peut plus, on ne sait plus.

Je l’écoute me parler de la souffrance de sa chienne, de ses symptômes. A voix haute, il expose son dilemme intérieur, tiraillé entre la nécessité de soulager l’animal, ultime geste d’amour, et douleur de mettre fin à la vie, amour encore, entaché d’un sentiment égoïste. Après il sera seul, libre mais seul.

En l’écoutant, la tristesse me submerge. Non par amour démesuré pour les animaux, ou par amour particulier pour celui-là mais parce que bientôt nous serons confrontés à la question de l’euthanasie et nous ne sommes surtout  pas prêts…

La bête s’accroche et ne se résout pas à partir seule. Il va falloir l’intervention du vétérinaire. Autrefois, on creusait une tombe dans le jardin. Chaque époque fabrique ses problèmes…

Martin Canat


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