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Un nouveau parti politique?

Publié le 06 juillet 2008 par Menerve

N'y a-t-il pas déjà assez de partis politiques comme cela? On ne sait même plus pour lequel voter: un coup celui-ci est trop extrême, un coup celui-là est trop suiveur.

Mais un parti politique ne sert pas seulement une fois par an pour voter. C'est un regroupement, un lieu d'échange et de construction d'idées, de projets concrets.
Faut-il au contraire, ne pas voter? Afin de montrer la vacuité de ce geste qui ne change rien. Afin qui si personne ne vote, l'on sera bien obligé de changer de système. Que vaut une démocratie où le peuple ne s'investit plus dans le politique? Que vaut la représentativité populaire de politiques élus avec la majorité de la majorité (donc le quart) des voix?

Cette façon de réfléchir émane d'une volonté de mener l'état social vers une crise plus rapide, donc un renouveau plus rapide. Mais une crise rapide ne peut se résoudre que dans la violence et la destruction. Des valeurs que je ne partage pas. Je veux croire en un idéal de démocratie, justement parce que les voix qui s'élèvent contre celui-ci ont le droit de cité. Il est démocratique de vouloir sortir de la démocratie. Il est démocratique de pouvoir exprimer librement des opinions anti-démocratiques.

Quoiqu'il en soit, la crise est déjà là, elle se fait sentir sur tous les fronts: crise des subprimes aux US, crise immobilière, crise du pétrole, crise écologique, crise alimentaire. Sans réfléchir trop longtemps (cela mérite donc une critique plus fine), nous dégageons la cause de ces crises comme émanant du système économique capitaliste. Celui-ci se met des oeillères afin de ne réfléchir qu'au profit immédiat et égoïste: faire de l'argent est le but ultime. Coûte que coûte... Mais qu'elle est la valeur de la biodiversité? Celle d'un être humain? Peut-on racheter les morts de la machine à broyer capitaliste en faisant de généreux dons à des entreprises humanitaires?
Doit-on chercher à développer une guillotine qui fasse moins souffrir le guillotiné ou bien abandonner la guillotine? L'état de nature de Hobbes est un état de guerre de tous contre tous ("L'homme est un loup pour l'homme"). L'état politique capitaliste est un état de guerre économique de tous contre tous. Le capitalisme permet à l'homme de faire la guerre, de dominer non pas avec des armes mais avec des brevets, des copyrights, des contrats abusifs, des lois liberticides... Le plus fort n'est plus celui qui contraint l'autre par la force, mais celui qui contraint l'autre par sa puissance économique. Dès lors, rien n'est fait pour limiter les abus, légitimés par la nécessité de survie dans cet état de guerre socialisée.

Bref, tout cela pour dire que si le PS n'a aujourd'hui plus rien à nous apporter, c'est parce qu'il vaut mieux avoir un pays à droite qu'un pays à gauche qui fait semblant de faire du social. Au moins, on est dans la logique politique moderne. Mais cette logique n'est pas immuable, éternelle et inattaquable comme l'on vient de le voir. Il fût un temps où c'était la philosophie et non l'économie qui donnait des directions au politique. Tout ramener à une valeur marchande fausse les relations sociales et va à l'encontre de notre "Liberté, égalité, fraternité". Comment être solidaire, libre et égal avec ses frères lorsque la compétition sociale est valorisée, lorsque l'efficacité, la peur de l'échec, le travail et l'argent sont mis en avant comme indispensables à une vie réussie? Qu'est-ce que la réussite sociale? Est-ce être ingénieur, toucher 3000€ par mois, bosser 45h par semaine, avoir un 4x4, un pavillon de banlieue avec piscine, une femme et un chien à promener?
Faire primer l'avoir sur l'être. Vouloir de l'argent parce que l'argent est un potentiel de bonheur. C'est tout simplement confondre la fin avec les moyens.
Maintenant, que vaut un parti anti-capitaliste? Déjà le fait d'être "anti" ne m'a jamais vraiment botté. Mais c'est une bonne façon de se définir. Si le capitalisme est assez impopulaire, un mouvement anti-capitaliste peut émerger. Encore faut-il bien définir le capitalisme avant de pouvoir se dire anti-capitaliste. D'ailleurs ce terme ne correspond pour l'instant qu'à un idéal au niveau social (et individuel, à moins d'être un marginal). Après, lutter contre le capitalisme, c'est aussi être anti. Est-ce remettre en cause l'argent? C'est en tout cas remettre en cause l'économie de marché, la bourse, les spéculations, l'exploitation par le salariat, la publicité, les médias, la politique...

A définir, donc!

Le nouveau parti (anticapitaliste), c’est parti !


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