Yo pago
C’était il y a bientôt soixante ans, au fin fond de l’Andalousie vers Tarifa, dans le cortijo d’un éleveur de taureaux de combat.
L’image qu’il m’en reste, pose ce dernier assis dans une véranda, peut-être entouré de quelques uns de ses enfants adultes. En face de lui, debout, petit, très bronzé, « vêtu » d’un sac de chanvre, un cultivateur venu vendre du pienso, du grain pour les taureaux. Au moment où j’arrive, à bout d’arguments, il dit :
- Trabajo (Je travaille)
- Yo pago (je paie) répond l’éleveur.
A cet instant, quelle que soit mon estime pour Don Carlos, j’ai compris que je serais toujours du côté de ceux qui travaillent contre ceux qui paient.
Bernard Traimond