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L’Europe, l’Europe, l’Europe !! Les Radicaux ne sont pas des cabris.

Publié le 09 avril 2018 par Radicallibre77

Les Radicaux se sont réunifiés en décembre 2017, afin de créer, au milieu du bouleversement politique qui a fait suite à l’élection présidentielle de mai 2017, un parti indépendant, européen, laïque et central. Le Mouvement Radical.

Les Radicaux faisaient donc abstraction de leurs différences, qui les avaient séparés, pendant 45 années, pour tenter de faire renaître ce grand parti radical qui avait été, de la fin du 2eme Empire à la défaite de 1940, le parti de la République et de la laïcité.

Les Radicaux réunifiés venaient donc des deux cotés de la barrière idéologique qui divisait la politique française. Les uns, proches de l’UDI, parfois même de l’ancienne UMP, toujours présents dans les coalitions de droite. Les autres, alliés traditionnels et fidèles des Socialistes, engagés dans de nombreuses coalitions de gauche.

La condition première à cette réunification était donc l’indépendance.

Se détacher de leurs anciennes alliances, trouver une nouvelle voie, faire entendre leur voix.

Vaste programme pour des Radicaux habitués à vivre dans l’ombre de leurs partenaires.

Un pari difficile, car la reconnaissance des Radicaux par les électeurs est faible. Et pour être amener à porter leurs idées aux pouvoirs, locaux ou nationaux, il leur faudrait convaincre, vaincre. Quitte à perdre le peu de sièges qu’ils possèdent. Dans l’espoir d’en ressortir plus forts, dans quelques temps.

Le prix à payer pour l’indépendance.

Et une première échéance électorale se présente aux Radicaux. Les élections européennes, en 2019, vont être une excellente occasion pour le MR de faire savoir aux Françaises et aux Français, les positions radicales pour l’Europe.

Et de rappeler au pays, que l’Europe fait partie des gènes des Radicaux. Par l’un des leurs, Maurice Faure, ils ont participé à l’élaboration et à la signature du Traité de Rome. Et depuis lors, nous sommes foncièrement européens. Pour une Europe fédérale, progressiste et démocratique. Nous faisons, comme d’autres le constat que l’Europe est en décalage avec les attentes des citoyens de l’Union Européenne, qu’elle souffre d’un déficit de démocratie et que les peuples y sont peu écoutés. Les Radicaux proposent donc une réforme en profondeur des institutions de l’UE , ainsi que de son fonctionnement.

L’occasion est donc unique, pour les Radicaux, d’aller au combat électoral  pour défendre, un de leur plus grand idéaux, en menant une liste radicale au niveau national. Au niveau national, en effet, car après  qu’ils l’aient très longuement réclamé, le scrutin est redevenu national, remplaçant, de fait, les circonscriptions régionales.

Et là, l’idée fondatrice d’indépendance en prend un coup.

Déjà, des voix radicales s’élèvent, et pas des moindres, pour que les Radicaux s’allient au parti présidentiel pour les élections européennes.  Répondant aux sirènes de la majorité, qui entend monopoliser le plaidoyer européen, en unissant sous sa direction, les eurofédéralistes.  Et d’appeler à  une coalition allant de Juppé à Valls.

Ainsi, les Radicaux retomberaient dans leurs travers électoraux. A savoir, avoir des élus, sans avoir d’électeurs.

Et, ils donneraient quitus au Président et à sa majorité pour la politique menée depuis juin 2017.

Et là, apparait la faille de cette réunification. Menée pour des raisons assez vagues, elle n’a pas tenu compte de la fibre très sociale des anciens du PRG et de la priorité à une politique libérale favorisée par les anciens Valoisiens.

Du coté des ex-PRG, si on écarte les habituels courtisans, le malaise est déjà présent. Et devrait encore s’accentuer avec les attaques du gouvernement contre les services publics, les plus défavorisés et les plus faibles que compte notre société. Comme, le déclassement organisé, des territoires ruraux de métropole et de l’outre-mer. Par la même occasion, ils ne devraient pas passer sur les arrangements du Président de la République avec la laïcité. Bien entendu, notre culture d’ouverture fait que nous n’avons jamais été des collectivistes comme nos voisins socialistes ou communistes. Nous avons toujours militer pour une économie libre, mais dont les dérives devaient être combattues et les excès encadrés. Ce qui fait que nous ne partageons pas les orientations actuelles de la majorité.

Alors, il ne suffit pas de déclamer « l’Europe ; l’Europe ; l’Europe » pour voir rappliquer les Radicaux, aux ordres. Et passer outre, leurs idéaux et les ambitions qu’ils se sont fixés lors de leur réunification.

Si, hélas, ce devait être le cas, la crédibilité de la ligne politique du Mouvement Radical en serait sérieusement atteinte.


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